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Couverture de Habiter les terres

Habiter les terres

de Marcelle Dubois


Habiter les terres : Les personnages

Accompagnement du Prix Sony Labou Tansi 2017.

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1. Choisir un personnage


Après la lecture de la pièce, on demandera aux élèves de présenter un personnage : de quel matériau s'est inspiré l'auteure ? Quel est le parcours du personnage ? Quelles valeurs défend-il ?


2. La fille des Dubois


Dubois : nom de l'héroïne et de l'auteure celle qui revient sur les lieux de son enfance et s’interroge sur son sentiment d’appartenance à cet espace. Elle fait figure d'héroïne puisqu'elle revient à Guyenne pour accomplir son destin, chargée d'une quête et prête à affronter différentes épreuves.
Elle justifie ainsi son retour : « Un oracle dans mon sommeil urbain m'a dit de revenir pour planter ma yourte au bout du rang 12 de Guyenne » (sc. 4, p. 13).
L'oracle, divinité ou instance intermédiaire entre les hommes et les dieux, l'a chargée d'une mission : reconstruire Guyenne. La belle Labelle la renvoie à sa fonction tragique : « On jasera de ton destin plus tard ».
Selon l'outarde femelle, elle « cherch(e) à tuer (son) père et à venger (sa) mère » (sc. 17). La fille des Dubois se livre à un rite de passage, l'abattage du poulet au couteau (p.14), à la suite duquel elle adresse une prière incantatoire à la lune divinisée (sc. 5, p. 15).


On peut s'interroger sur ce qui la pousse réellement à rallier la résistance des cultivateurs de navets : sa quête ou son amour pour le chercheur d'or ?


3. Le couple Labelle


Marcelle Dubois a légèrement modifié le nom de Denis Lebel, habitant de Guyenne qu'elle a rencontré, pour construire son personnage. Labelle est cultivateur. Il travaille la terre. Activiste, il kidnappe aussi le ministre pour le planter dans la terre et lui oppose des arguments pour défendre ses idéaux.
La belle Labelle tient le rôle de l'amoureuse, de la future mère. Elle symbolise la vie et est rattachée au foyer (c'est elle qui nourrit le Vieux). Double de la nature, de la terre-mère.


4. Le bestiaire : élément du merveilleux


« Il m’a semblé évident que si l’histoire se passait dans ce pays de l’impossible, toutes les ressources naturelles – les ours, les outardes, la terre, l’or – devraient avoir une place aussi importante que celle des hommes dans la pièce. » Marcelle Dubois


L'ours représente une espèce animale protégée, un opposant ou un adjuvant (cf. le conte Boucle d'or et les trois ours). Personnage comique, jovial et inoffensif, compagnon du chœur des outardes et bon voisin des habitants de Guyenne, il taquine le ministre auquel il offre des bleuets.
Le couple des outardes symbolise l'amour. L'outarde mâle tient le rôle de messager et de héros homérique (cf. Ulysse et Pénélope). Les répliques de l'outarde femelle nourrissent le lyrisme de la pièce-poème.


5. Le ministre


Il est la figure du technocrate à cravate, peureux et sans convictions qui finit par s'enraciner, pris au piège.


6.Le chœur


« J’avais aussi envie de travailler la notion de collectivité : j’ai donc créé le chœur des habitants : ce sont des messagers qui nous font voir le paysage avec leurs mots. » Marcelle Dubois


Le chœur de la tragédie antique est la conscience collective représentée par quinze choreutes, qui intervient durant ou entre les épisodes tragiques, commente les actions des personnages et des dieux, médiateur entre le public et les personnages et porteur de valeurs religieuses et civiques. Il évolue en rythme sur l'orchestra du théâtre antique par des chants et des danses.


Quel rôle joue le chœur des animaux dans le prologue ?
Le prologue ouvre la pièce : les animaux, les deux outardes et l'ours, « accueillent le public » pour présenter les circonstances du drame. La tirade concentre les enjeux de la pièce, les thèmes principaux : la nature, l'argent, les Amérindiens et l'immigration, la démographie, l'éducation/ la jeunesse, l'engagement politique. Le prologue se termine « doucement » par un « chant de guerre ».


7. Mise en voix et en jeu


On pourra s'intéresser au lyrisme du chœur qui commente les actions et les pensées de la belle Labelle (sc. 20 et 21), à la présence de la musique et de la danse (la chorégraphie de l'abattage, 4, p. 13, « chorégraphie sanguinolente de la corvée des poulets », p. 15, de la construction de la barricade, p. 34) : quel rythme, quelle diction adopter, quelle gestuelle imaginer pour représenter le chœur lyrique ou comique ?


Quel lien pourrait-on établir entre ce chœur et celui de la tragédie antique ?


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