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Tori no tobu takasa

+ d'infos sur l'adaptation de Oriza Hirata ,
mise en scène Arnaud Meunier

: Note d'Oriza Hirata

Ces deux dernières années, chaque fois que je suis venu à Paris, j’ai rencontré Michel Vinaver, superposant les discussions au sujet de son œuvre.


Ma joie est d’autant plus grande que le travail de transposition dans le Japon contemporain de cette pièce écrite il y a trente ans pour la scène française, usant pour les nerfs, a nécessité beaucoup de persévérance.


J’ai décidé de substituer à la société de papier toilette de l’œuvre originale une entreprise japonaise de cuvettes de toilettes haute technologie, et à la compagnie industrielle américaine une industrie française visant les brevets de cette société japonaise.
J’ai remplacé les récits de la mythologie scandinave qui reviennent à plusieurs reprises dans la pièce par ceux des dieux de la mythologie japonaise se disputant le pays, ce qui correspondait parfaitement.
J’ai également remplacé les histoires de la cour des rois de France par celles des liens entre la famille royale et le shogun au Japon.


La difficulté la plus importante concernait la manière de traiter les descriptions relatives à Auschwitz ou à la discrimination des Juifs, une question qui ne se pose pratiquement pas au Japon. Ce problème, contrairement à celui des mythologies ou des familles royales, était encore plus délicat parce qu’il se trouve au cœur de la pièce. Nous avons longuement discuté de cette question, et nous avons découvert que nous pouvions y substituer le génocide rwandais. Je me souviens encore de mon excitation lorsque nous sommes arrivés à cette concordance. Mais le plus excité, c’était Michel.


Michel Vinaver me fait souvent remarquer que je suis son « petit frère qui se trouvait de l’autre côté de la terre », et moi, j’ai l’impression que j’avais un second père en France. Ma seconde mère est en Corée. La plus grande joie apportée par le travail du théâtre à travers le monde est de voir s’agrandir la famille.
J’éprouve également une grande reconnaissance envers Arnaud Meunier qui m’a permis de rencontrer ce père. De tous les metteurs en scène français qui m’ont côtoyé jusqu’à présent et qui m’ont dit qu’ils allaient « apprendre le japonais », il est le seul qui a commencé vraiment à pouvoir le parler.
Cette sincérité est présente dans la mise en scène et les acteurs japonais ont une grande confiance en lui.


(Traduction : Rose-Marie Makino)

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