Le spectacle, plus j’y travaille et plus j’en suis convaincu, a pour objet la mise en scène de nos solitudes. Nos solitudes subies, voulues, attendues, fuies. Le couple, le sentiment amoureux, ou pire  «les nouveaux modèles de société» comme on dit,ne sont les sujets du spectacle. Ils sont, au mieux, les révélateurs d’une histoire. C’est cela qui nous touche chez ce héros(appelons-le comme ça) mais aussi chez certains personnages qui gravitent autour de lui (son père notamment). Ils sont pris dans les mailles du filet de notre solitude.

La question que pose notre spectacle c’est la manière dont les êtres vivent cette solitude. On la combat, on la fuit. Parfois on la savoure, elle nous manque. Parfois on se sent seul très entouré. Quelle vie intérieure nous permet l’autre? C’est par le prisme du doute et d’une société qui accuse que ces questions sont posées dans Ton Père. Notre projet met les êtres face à face. Un être face à la société dans laquelle il vit. Ou plutôt la société face à lui.