Fin d'automne, après la pluie. Un homme et une femme se rencontrent dans un cimetière. Ils s'aiment ou vont s'aimer... Autour d'eux, d'autres personnages apparaissent, s'agitent, s'affairent à enterrer leurs morts. Le temps s'accélère puis se suspend. Que s'est-il passé ? Cet homme et cette femme existent-ils vraiment, ou sont-ils des fantômes ? Un texte à l'émotion vertigineuse.

Cette histoire d’amour s’invente pas à pas. L’homme et la femme se regardent. Aujourd’hui, ils vont oser. Elle vit ailleurs, lui est marié et a un enfant. Il veut sortir d’un monde nécrosé, et elle, telle une météorite, vient tout bouleverser. Couple improbable et pourtant… Autour d’eux surgissent les parents et la femme de cet homme, venus pour l’enterrement de la grand-mère. Leur histoire va se dérouler là, au rythme des enterrements qui se succèdent. Combien de temps va-t-elle durer ? Deux heures, ou comme dans les rêves, une seule minute pendant laquelle toute une vie se raconte ? Le théâtre de Jon Fosse ne se lit pas, il se joue. Le rythme scandé des mots, les silences qui bruissent, les phrases heurtées sont autant d’éléments qui décuplent leur force dans la chair des comédiens. Ici, faisant fi de la chronologie des faits, c’est l’histoire bouleversante, douce ou violente des émotions qui se raconte. Olivier Chapelet n’use d’autre artifice que le jeu des comédiens. C’est à travers eux que passe le théâtre, travaillant ainsi sur le sensible, dans une langue universelle. L’amour et la mort sont au creux de ce texte qui offre une puissance émotive telle qu’elle comble nos questionnements de vie.