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Records

Mathilde Monnier ( Chorégraphie )


: Entretien avec Mathilde Monnier

Propos recueillis par Pauline Lattaque, juin 2020

Comment abordez-vous la création de Records en cette période de pandémie ? Qu’est-ce que ça a changé ?


Cette période a été difficile à vivre car au delà de l’arrêt des activités, c’est la confrontation à un moment de grande incertitude qui a été compliquée, comme si rien de ce que nous avions construit pouvait encore tenir. Une forme d'instabilité générale où tous nos points de repères ont basculé ; la santé, le lien aux autres, le travail, les projets. Cette crise est comme une atteinte à ce qui pour nous est fondamental mais sans capacité de métabolisation, sans aucune prise possible sur le réel, l’assignation à résidence pourtant nécessaire m’a mise dans une position de retrait. Cela a changé le rapport au travail et ce qui semblait urgent est devenu sérieux, plus grave peut être. Ma première réaction dans le travail au bout de deux mois sans rien faire a été de me débarrasser de ce que j’appelle les commentaires du travail, l’ornementation et le superflu. Cela va se traduire dans cette création.


En quoi l’objet vinyle vous permet-il de réfléchir à la dynamique abstraction-incarnation ?


La question de l'abstraction dans la danse a toujours été une problématique qui m’a intéressée car sur le fond rien n'est moins abstrait qu’un corps qui danse. Et c’est vrai que les plus belles expériences que j’ai vécues en tant que spectatrice, celles qui sont restées dans ma mémoire, sont plutôt des expériences de danse sans autre objet que le corps lui même dans un rapport au son ou à la musique ou à l’espace; quand à l’incarnation le mot est lié à la chair, on dit "to embody "en anglais, la définition exacte de ce mot signifie représenter en soi-même une chose abstraite; on voit bien que les deux mots sont liés. L’objet Vinyle va jouer comme un fond, est ce que ce sera un fond pour l'imaginaire ou pour le réel ? C’est encore trop tôt pour le dire.


Records semble être une recherche mémorielle du mouvement.
Est-ce un projet plus intime, plus personnel ?



Tout est toujours mémoire et fabrication de la mémoire que ce soit la sienne ou celle des autres. Mais il est aussi vrai que rien n'est plus inscrit dans la vie intime que les musiques qui vous ont habités dans votre jeunesse et dans les moments difficiles. Je crois que chacun se constitue un panthéon de musiques et celui ci se construit au fur et à mesure des rencontres. Cette relation à la musique est une chose très intime que l’on ne veut pas toujours partager, cette fois j’aimerais la partager avec le public.

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