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Le Village en flammes

mise en scène Yann Dacosta

: Note d’intention

Dans un petit village espagnol, les habitants de la bourgade de Fuente Ovejùna située en Castille, meurent de faim. Le Commandeur vit dans un luxe indécent, supprime les marchés et abuse du droit de cuissage tout en maintenant le peuple dans la peur et la pauvreté. La colère gronde. Les citoyens ont perdu confiance dans leur Etat et dans sa capacité à faire réellement respecter la justice, les habitants apprennent à ne compter que sur eux-mêmes, au risque de sombrer collectivement dans l'horreur. Le peuple fera la justice selon sa conscience d'Homme. La solidarité sera complète. Et lorsque sous la torture le Roi, les juges et les bourreaux demanderont « Qui l’a fait ? », le peuple répondra « C’est Fuente Ovejuna ! ». Cette révolte vécue en l'an 1476 inspire Loge de Vega pour sa pièce Fuente Ovejùna qui deviendra vite un véritable hymne à la solidarité et à la démocratie.


A son tour, R.W. Fassbinder fait triompher le droit pour rappeler au pouvoir qu’on ne peut pas tout prendre sans donner un peu, mais il fait de cette chronique une comédie effrayante un peu moins utopique dans laquelle le soulèvement du peuple sera manipulé par les profiteurs et où les âmes idéalistes deviendront des cannibales assoiffés de haine et de vengeance.


Parce que le monde serait devenu aussi sordide qu’un parking la nuit… l’action se passera dans un parking souterrain, ancien lieu de marché devenu lieu de prostitution, sempiternel lieu de commerce et d’échange, lieu de peur, d’angoisse, de violence et d’enfermement. Nous sommes là où la loi n’opère plus, là où l’humanité n’arrive pas. Nous serons plongés dans une ambiance de fin du monde, les hommes ne vivent plus que comme des rats entre vol, viols, violence et pillages. A quelle sorte d’humanité ce monde là peut-il donner naissance ?


Fassbinder qui aimait reproduire les genres populaires nous livre ici son unique véritable comédie, un incroyable film d’horreur et de zombies entre épouvante et humour digne de G.A Romero. Il fait alors du Village en Flammes une comédie paradoxale atemporelle, décadente, grinçante et déjantée qui exprime à la fois sa révolte et le deuil de cette impossible révolte.

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