theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « La Fille de 18 heures 32 »

La Fille de 18 heures 32

mise en scène Jean-Michel Vier

: Notes de mise en scène

Tendue entre réalisme et fantastique, l’histoire joue sur l’ambivalence entre deux visages d’un même univers qui, de prime abord, peut paraître totalement réaliste : l’espace clos d’une petite épicerie bar.


Pourtant, dès le départ, le personnage de Mimi, débarquée de nuit pour répondre à une annonce vieille de vingt ans, place le récit dans un registre fantastique, celui d’un conte moderne : un petit Poucet raconté aussi du point de vue des parents.


La mise en scène s’attache donc à créer une atmosphère de tension permanente entre ordinaire des jours et folie douce, où le regard du spectateur voyagera selon son optique propre. Pour rendre tangible ce climat, indissociablement étrange et familier, nous affirmerons donc un certain nombre de partis pris, aussi bien au niveau de l’espace, que de la lumière et du son.


Routes de campagne, chambre à coucher, rivière, baraques foraines : le récit appelle un espace ouvert et souple où alternent espaces du dehors et du dedans, lieux du réel et de l’imaginaire. L’épicerie est représentée par un sol damé. Seront visibles quelques éléments, rares et emblématiques : un bar, une table et des chaises de cuisine. Mis à part ces quelques objets réels, l’espace est conté aussi par des dessins en noir et blanc (dans l’esprit de ceux de Marc Chagall, des intérieurs d’Egon Schiele ou de l’expressionnisme allemand) sur un écran vertical de même dimension que celui du carrelage.


L’esthétique générale du spectacle est celle du fragment, sobre, évocatrice plus qu’illustrative, ponctuée de quelques éléments colorés (les costumes, contemporains, le rêve qui joue en partie sur un détournement des meubles de l’épicerie).


S’installe également un paysage sonore singulier à travers une bande son où certains bruits du quotidien (sonnette de porte, rafales de vent et de pluie, vrombissement de l’autocar, froissement du papier cadeau etc.) seront étrangement déformés, amplifiés ou, au contraire, assourdis.


A l’intérieur de ce dispositif scénique, les comédiens parcourent des registres de jeu du réalisme au burlesque. Ce qui nous importe, en effet, c’est que malgré l’inouï des évènements et des sensations, malgré les limites et parfois le grotesque des personnages, le spectateur puisse accompagner chacun d’entre eux, dans un mouvement proche de l’empathie. Cette empathie c’est aussi celle du spectateurenfant qui face au conte approche tout à la fois le plus lointain et le plus intime, le plus invraisemblable et le plus concret.

Jean-Michel Vier

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.

Loading…
Loading the web debug toolbar…
Attempt #