theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir »

Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir

+ d'infos sur le texte de Dorian Rossel
mise en scène Dorian Rossel

: Notes sur le spectacle

« Cela fait longtemps que j’ai le projet de monter La maman et la putain. Ce film me touche parce qu’il pose la question universelle de l’injustice fondamentale qui semble présider aux jeux de l’amour et des souffrances qui en découlent. Le texte parle du vécu et de la passion, mais Jean Eustache ne cède jamais à la tentation d’un traitement naturaliste. Il dresse le portrait d’une jeunesse en marge des modèles traditionnels. Il en a fait un film-phare de la génération qui a eu entre 20 et 30 ans en 1968.



Au-delà de l’histoire singulière d’un couple à trois voguant entre jalousie et transgression des normes conjugales, nous pouvons discerner le malaise des personnages. Ils sont perdus dans un monde qui ne fait plus sens : la femme qui «papillonne» dans une quête permanente de désir charnel (la «putain») ; l’autre femme, qui voit défiler dans son lit les amantes de son conjoint (la «maman»). Au milieu, un homme, errant, épuisant les ressources de la parole pour se masquer une réalité sociale, familiale et professionnelle dans laquelle il ne s’inscrit pas.


Sans proposer de réel propos critique, ce film est plutôt le constat des limites de la société industrielle et productiviste au début de l’ère de la consommation. Malgré l’échec et la frustration de la rencontre amoureuse, il est une magnifique partition lyrique où la force des mots nous entraîne dans un réel désir de l’autre.



J’ai choisi de produire la quasi intégralité du texte, en procédant toutefois à certaines coupes, étant donné la longueur du scénario (le film dure 3h 40). Un gros travail sur les dialogues a été mené, en observant avec les acteurs ce matériau singulier par l’écoute les dissonances et les résonances, afin de trouver des réponses scéniques à une écriture cinématographique. Ce film a énormément choqué le public à l’époque de sa création par des propos «érotiques» jugés scandaleux. Aujourd’hui baignés dans une pornographie banalisée, nous ne pouvons provoquer les mêmes réactions.


Après une première étape de travail lors de notre résidence « Quartier Libre » au théâtre de l’Usine en mai 2007, les représentations dans le cadre du Festival de la Bâtie permettront une version plus approfondie de ce spectacle et un tremplin pour la construction d’une tournée qui commencera en mars 2009 à l’Arsenic.

Dorian Rossel

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.

Loading…
Loading the web debug toolbar…
Attempt #