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Couverture de Erzuli Dahomey : déesse de l'amour

Erzuli Dahomey : déesse de l'amour

de Jean-René Lemoine


Erzuli Dahomey : déesse de l'amour : Pages 38-39

(...)


Fanta rentre.


Fanta. – Madame‚ il y a quelqu’un pour vous.


Victoire. – Qui est-ce ?


Fanta. – Une certaine Félicité Ndiogomaye Thiongane.


Victoire. – Je ne connais pas. Qu’est-ce qu’elle veut ?


Fanta. – Elle dit qu’elle vous connaît.


Entre Félicité Ndiogomaye Thiongane. C’est une Africaine‚ majestueuse‚ couverte d’or‚ telle une reine. Elle porte un boubou aux couleurs chatoyantes et sur la tête un foulard assorti.
Elle a l’accent du Sénégal.


Félicité. – Je suis venue chercher mon fils. Madame‚ rendez-moi mon fils‚ rendez-le-moi !


Victoire. – Mais vous êtes folle ? Mais de quel droit vous introduisez-vous chez moi‚ dans ma salle à manger‚ de quel droit marchez-vous sur mon tapis ?


Félicité. – Je veux mon fils‚ vous m’avez pris mon fils‚ rendez-le-moi.


Le père Denis. – Madame‚ vous devez faire erreur. Je crois que le chagrin vous aveugle‚ vous avez dû vous tromper de maison.


Félicité‚ à Victoire. – Je sais que je suis à Villeneuve. Je sais que je suis chez vous. Sur votre tapis. Je sais que vous vous appelez Victoire. Je sais que lui c’est le père Denis‚ l’hypocrite.


Le père Denis. – Pardon ?


Félicité. – Vous êtes l’hypocrite. C’est le sorcier qui me l’a dit. Vous avez volé mon fils. Mon fils ne trouvera le repos qu’en Afrique avec ses pères et ses ancêtres.


Victoire. – Père Denis‚ je rêve ? Excusez-moi‚ je ne comprends pas très bien. Cette‚ comment dire‚ cette‚ Africaine en costume de carnaval entre chez moi‚ elle m’agresse‚ elle vous insulte‚ non‚ là‚ c’est tellement grotesque que je suis sans mots‚ sans voix‚ je‚ faites quelque chose‚ enfin‚ Frantz‚ père Denis‚ faites quelque chose‚ faites sortir cette‚ cette‚ Africaine.


Félicité brandit une amulette qu’elle a au cou.


Félicité. – Ne m’approchez pas ! Ne m’approchez pas ! Moi je ne sors pas d’ici. Moi je reste ici‚ vous comprenez ? (À Victoire.) Pauvre femme. Tu es une pauvre femme !


(...)


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