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Couverture de Convulsions

Convulsions

de Hakim Bah


Convulsions : Forme et style de la pièce

Didascalies


➡ Quelle place l’auteur a-t-il accordé aux didascalies ? Le rapport entre le texte didascalique et le texte dialogué relève-t-il de l’épure ou au contraire du débordement ?


A partir du schéma typologique des didascalies établi par Marie Myszkorowska, analysez les indications scéniques. On pourra proposer des travaux de groupe en attribuant une scène à chacun ou bien un travail collectif à partir des trois exemples significatifs proposés.

  • « Les didascalies sont divisées en trois groupes principaux. Les didascalies temporelles situent la diégèse dans un temps plus ou moins défini, elles permettent aussi de rendre compte du rythme de l’action, par l’indication des pauses et mêmes des silences. Les didascalies locatives parlent du lieu, mais aussi des éléments qui le meublent, c’est-à-dire l’aménagement de l’espace avec les objets qui le remplissent. Le groupe le plus vaste est constitué par les didascalies de personnage. Il y a d’abord les désignations des personnages, chaque prise de parole étant précédée par l’identification de la parole (régie). Viennent ensuite les indications descriptives qui peuvent porter sur leur aspect physique (prosopographie) ou leur caractère moral (éthopée). Enfin un groupe très important est constitué par la description de l’expression du personnage au sens large du mot. Il inclut aussi bien les phénomènes prosodiques que la mimique, la kinésique qui décrit les attitudes, les gestes et les mouvements de chaque personnage et la proxémique qui développe les rapports de rapprochement ou d’éloignement des personnages les uns par rapport aux autres. »
  • Marie Myszkorowska, « Poétique et dramaturgie : les didascalies de personnage. » dans Pratiques n°119/120, Décembre 2003

Voix didascaliques et choeur


➡ Dans l’émission La grande table d’été de Maylis Besserie (France Culture), Hakim Bah déclare ceci à propos du choeur :

  • « Pour moi le choeur est à deux niveaux. Il y a tout d’abord cette conscience collective qui revient de temps en temps dans la pièce pour nous parler de ce qu’on ne peut pas voir, ce qui est de l’ordre du lancinant, de la malédiction qui revient. Puis il y a autre chose qui peut être l’auteur ou le conteur, c’est-à-dire celui qui amène la parole, celui qui dirige la parole et celui qui bouscule même le geste sur le plateau. C’est une parole qui participe au jeu, une parole qui manipule un peu. »

A propos des didascalies, il explique leur fonction dans une interview donnée à Elara Bertho pour Diacritik :

  • « Les didascalies me permettent d’être présent en tant qu’auteur dans l’oeuvre : je parle directement au lecteur. C’est comme un conteur quelque part, ou bien le commentateur de foot ou de sport, qui décrivent ce qui se passe tandis que l’on a l’image sous les yeux en même temps : les didascalies ont cette fonction-là de description au moment où l’action se déroule, qui manipulent en même temps le récit, voire qui le perturbent. »

➡ A quel(s) moment(s) le choeur antique, annonciateur de la malédiction, intervient-il ?


➡ Quelles autres parties du texte s’apparentent à un choeur ? Quelle(s) voix se fait (font) entendre ?
Qu’est-ce que cela implique pour un metteur en scène ?


➡ Donnez des exemples illustrant l’intrusion de l’auteur dans la distribution des paroles et analysez en particulier celles d’Érope p.33.


➡ Dans quelle scène, la parole de l’émetteur difficilement identifiable (aucune indication n’étant donnée quant aux locuteurs et à la répartition de la parole), peut-elle être assimilée à celle d’un choeur - conteur ?
Analysez l’énonciation et la ponctuation. A qui s’adresse-t-il ?


Langue et rythme


➡ Hakim Bah, dans un entretien donné à Virginie Brinker en mai 2018 pour Africultures, définit ainsi son écriture :

  • « Je conçois l’écriture comme un geste et la mise en scène comme un autre geste. Je considère l’écriture théâtrale comme une littérature. C’est la littérature, la littérature dramatique, qui m’intéresse dans le théâtre. C’est une écriture qui ne cherche pas tout de suite à s’asseoir sur une autre écriture, qui est celle du plateau. Je ne sais jamais comment ce que j’écris se met en scène.
  • Quand je viens voir jouer mes pièces, je ne viens pas avec des attentes. Je viens regarder ce qu’un autre artiste a voulu dire à partir d’une proposition. Dans l’écriture, j’aime ouvrir des possibilités.
  • Dans Convulsions, je dis qu’il y a un sofa, si on décide qu’il y a un sofa. »

➡ Retrouvez dans les didascalies p.5, p.31, p.64, des exemples montrant cette volonté « d’ouvrir les possibilités ».


  • « (…) quand je prends un mot, j’aime le presser, comme du jus, avant de passer à un autre. J’aime voir comment un même mot ou une même expression se transforme sous l’effet de ces répétitions, comment cela peut créer de la vie. Pour moi, cela fait partie du corps, de l’âme, de mon écriture et des personnages que je convoque. Je suis dans la parole. Quand j’écris, je lis à haute voix, j’aime entendre comment ça résonne. L’écrit théâtral est pour moi une écriture de parole, et la parole, même dans la vie, est souvent répétition. Et la répétition crée d’autres tournures : on ne reprend pas à l’identique. Et dans l’écriture, le fait de ne pas lâcher le mot, prendre une phrase et rester là, en changeant juste quelques petits éléments, je trouve ça beau. Cela crée une musique. » (ibid.)

➡ Donnez des exemples de mots ou d’expression pressés jusqu’à l’épuisement. Analysez les effets produits.


➡ Commentez le système de répétitions dans la scène 1, en particulier à la page 23 : rythme, effets recherchés et produits sur le lecteur.


➡ Commentez l’utilisation de la ponctuation : les signes absents et/ou présents dont les majuscules en début de ligne. Comment interprétez-vous l’utilisation des barres obliques dans la troisième scène de la première partie, les scènes 1, 2 et 3 de la deuxième ? Précisez si ces pauses respectent les règles syntaxiques régissant habituellement la ponctuation ou si au contraire elles y contreviennent. Quels sont les effets recherchés et produits ?


Registres et tonalités


➡ Frédéric Fisbach, qui a mis en scène Convulsions, dit de cette pièce qu’elle est « abrupte et burlesque » en ce qu’elle « mélange les registres du théâtre, faisant cohabiter le drame avec le vaudeville, la tragédie baroque et le théâtre documentaire ».


➡ Quelles scènes, selon vous, relèvent des différents registres cités ?


➡ Partagez-vous l’idée que cette pièce présente une tonalité burlesque ? Justifiez votre point de vue.


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