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Sganarelle ou la Représentation imaginaire

mise en scène Catherine Riboli

: La représentation imaginaire

Et si on reprenait depuis le début ? Pour voir.
Des comédiens, des tréteaux, des spectateurs.
Et si l’on profitait des grands ciels d’été pour avoir de l’espace ?
Et si l’on prenait pour décor ce qui est sous nos yeux ?
Si l’on conviait les spectateurs au moment où le soleil se couche ?
Si l’on prolongeait ce bonheur par le plaisir partagé du théâtre ?
S’il était question de l’illusion et de la vérité ?


Nous sommes autour d’une table de travail.
Placés autour, on regarde vers le centre.
On se dit qu’on voudrait reprendre le chemin de nos rêves de théâtre, être légers, aller à la rencontre des spectateurs, s’interroger ensemble, s’éclairer ensemble.


J’imagine un petit théâtre, comme une place carrée ou un kiosque, avec des spectateurs tout autour, des spectateurs qui sont là parce que le théâtre a fait le voyage, qu’ils peuvent venir avec les enfants, qu’il fait beau et que ça prend un air de fête. Des êtres humains dans leur mouvement et leur diversité.
Avec eux, nous écrivons autour de la représentation de Sganarelle, une seconde histoire qui se raconte pendant la représentation de la pièce de Molière. Il y est question des rencontres, de notre théâtre qui voyage, se monte, se démonte, des spectateurs qui sont dans la salle, de ceux qui sont sur scène, de l’art et du divertissement, de l’inutilité du théâtre, de l’utilité du théâtre.


Ça pourrait s’appeler : Sganarelle ou la représentation imaginaire, d’après Le Cocu imaginaire de Molière.


J’ai envie de passer à nouveau du temps avec Molière, parce que la rencontre avec les spectateurs est partie prenante de son écriture et qu’il écrit la représentation. Je reprends mes notes à propos du Malade imaginaire : ce qui fait des grands textes dramatiques des événements théâtraux significatifs et singuliers, n’est-ce pas le questionnement qui les soutient : le questionnement de l’homme dans son rapport au monde. Sans la mise en jeu de ce questionnement, sans la projection de ce questionnement vers les spectateurs, la représentation n’a qu’un intérêt muséographique. « La comédie n’est faite que pour être vue », incarnée, dans le temps de la représentation.
Rêver tout haut, tant et si bien que l’aventure est déjà commencée.

Catherine Riboli

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