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Rêve d'automne

+ d'infos sur le texte de Jon Fosse traduit par Terje Sinding
mise en scène David Géry

: Tragi-comédie

Dans cet espace insolite, dans ce temps arrêté, absent, ou multiple, nous assistons à une grande histoire d’amour, comme une étoile filante dans un ciel sombre et immobile, sublime démonstration de cette force qu’est l’amour.
Dans ce lieu de mort (un cimetière), ensemble l’homme et la femme vont braver les conventions et la mort même. Ensemble, et grâce à cette femme, à ce rêve de femme, si belle, ensemble, ils vont traverser le temps ou l’immobiliser et s’immortaliser. Les autres autour d'eux ne cessent d'enterrer leur mort et de s'agiter.
Héritier d’Ibsen et de Maeterlinck, Jon Fosse offre un théâtre dans lequel la dimension métaphysique est fortement présente. L’invisible semble sans cesse côtoyer le visible. Un ange semble passer à chaque silence et ils sont nombreux. Les pièces de Jon Fosse se dégagent comme une lumière ; à leur lecture, j’ai souvent l’impression d’entendre ce que j’entends comme pour la première fois. Tout est grave et si léger. Écriture pleine de silence. La parole est-elle en creux et le silence en plein, ou l’inverse, la parole en plein et le silence en creux ? Écriture sans ponctuation, aux sens multiples où chaque mot semble en cacher des milliers d’autres. Lire une pièce de Jon Fosse, entendre son écriture, c’est sentir ses pieds s’enfoncer doucement dans la neige immaculée et y marcher lentement comme pour la première fois.


Ce qui m’a immédiatement saisi à la lecture de la pièce a été sa dimension tragi-comique. Nous passons des rires aux larmes instantanément. Jon Fosse sait d’un instant à l’autre plonger dans l’intimité de notre âme et nous confronter, dans la seconde qui suit, à une situation des plus burlesques.


Longtemps dans l’histoire du théâtre, la construction du personnage a mobilisé le travail de l’acteur, puis on a privilégié la notion de situation dramatique : aujourd’hui, comme Jon Fosse, je pense qu’il ne s’agit ni du personnage, ni de la situation, mais de la relation entre les personnages. Mon travail de metteur en scène, de directeur d’acteurs, me semble être, au fil du temps, de plus en plus tourné vers ce que je crois essentiel de traduire sur un plateau de théâtre : la relation, ces liens invisibles qui unissent et réunissent les personnages. L’objet de mon travail n’est pas de mettre en scène les personnages, les situations, mais les relations qu’ont les personnages dans des situations précises. C’est cela qui me rattache si fortement à l’écriture de Jon Fosse et c’est pourquoi j’ai voulu réunir une distribution qui, par le frottement de sensibilités très différentes, puisse donner à cette tragi-comédie sa véritable dimension.

David Géry

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