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Roi du silence

Geoffrey Rouge-Carrassat ( Conception )


: A propos

par Geoffrey Rouge-Carrassat

On ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu’on n’oserait confier à personne. Cioran


Au début, Roi du silence était une affaire personnelle : je voulais faire de mon coming-out un spectacle. J’avais gardé le secret plus de dix ans et le dévoiler simplement me semblait une perte. Je voulais que ça fasse du bruit.


J’ai retrouvé ma chambre d’adolescent et j’y ai récupéré quelques souvenirs à partir desquels j’allais pouvoir écrire : le journal intime de mes désirs inavouables, le pacte de silence que j’avais signé avec moi-même, et quelques textes bien gardés qui semblaient déjà écrits pour ce spectacle.
Durant l’écriture, j’étais plongé dans plusieurs lectures éclairantes - notamment Le Livre des hontes de Jean-Pierre Martin, King Kong Théorie de Virginie Despentes, La Conversion de James Baldwin, Passion simple d’Annie Ernaux, En finir avec Eddy Bellegueule d’Édouard Louis...


l s’agissait d’écrire d’abord et d’organiser ensuite. Ecrire beaucoup jusqu’à ce que certaines thématiques se répètent et donc se dégagent : celle de l’orgueil dans la honte, du travail comme compensation, de la haine plus que de l’amour...


Je ne voulais pas faire un énième spectacle sur l’homosexualité. Avant tout, je voulais raconter une histoire d’amour. Mais je devais aussi trouver la manière, répondre au comment aborder le sujet du coming-out. Alors j’ai choisi de répondre à ces questions : Pourquoi le silence est-il gardé si longtemps ? Qu’est-ce que cette place autour de la tablée familiale a de si précieuse ? Pourquoi l’enfant ne fugue pas ? Et surtout, n’y a-t-il pas une volupté dans la culpabilité ? Le coming-out ne serait-il pas une perte autant qu’une libération ? Une fois la matière textuelle réunie, il restait un dernier acte d’écriture : le montage. Pour ce faire, il fallait que j’éprouve chaque texte au plateau - pour la première fois, à haute voix - devant mon premier spectateur et collaborateur artistique : Emmanuel Besnault.


Comme décor, une salle à manger après un banquet funéraire... Mais ce lieu réaliste se transforme bientôt en espace onirique - capable d’invoquer l’absent, voire les morts : nous voici dans la chambre mentale du personnage.

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