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La Honte


: Mobiles du projet et intentions de mise en scène

Ce n’est d’abord pas par militantisme que nous nous sommes réunis et embarqués dans ce projet. C’est, à la lecture, la force de la fable, qui nous a d’abord réunis.


Car c’est une fable puissante. La documentation et l’acuité sont au service d’un scénario ciselé, dont chaque coup de théâtre, chaque réplique compte. Pas un mot qui ne soit d’abord un mouvement du corps, une réaction à l’autre, une tension, une pression qui se libère. Tout est situation et action. Vérités, secrets, contradictions, tout fait son chemin à travers la tuyauterie humaine, c’est charnel, imprévisible. Le but est qu’on s’identifie, que ça nous arrache le rire, que ça nous ramène nos vies, à nos visions de la vie, qui s’en trouvent bousculées.


Pendant quelques décennies de la Grèce antique, les citoyens vivaient au théâtre un moment d’émotion collective, et se penchaient sur des cas de conscience que les lois naissantes ne savaient pas résoudre. Le théâtre servait à questionner les valeurs du vivre ensemble, et la façon dont elles étaient mises en œuvre – ou pas.


Seules les femmes peuvent savoir ce que c’est qu’être victime de la domination masculine. Les artistes femmes transmettent ce savoir par des œuvres qui font contrepoids à la représentation, ultra-majoritaire, de la femme selon l’homme. Pour autant, il est grand temps pour tous les hommes de participer à ce dévoilement des jeux de rôles, des constructions culturelles pleines d’angles morts, qui les placent dans des situations de possible domination et abus.


C’est ce que tente de faire notre petite communauté d’artistes femmes et hommes de différentes générations et sensibilités. Nos débats influent la répétition, où chacune et chacun en alternance joue et regarde, propose des choix scéniques et des coupes. Pour que s’articulent au mieux le jeu, les images, le silence et les mots, sans altérer l’identité de l’auteur, ce qu’il a donné de lui consciemment ou non, ses fulgurances et ses zones d’ombre.


Car ce n’est pas que du théâtre politique ou didactique. C’est aussi un objet poétique : cela reste, très traditionnellement, le travail d’une troupe qui suit la trace, toujours autobiographique, laissée par un auteur absent. Cela ne prétend pas savoir, ou expliquer. Cela invite au retour sur soi, au remuement intérieur... et au débat.

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