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Accueil de « Danbé »

: Note d'intention

Tout est parti du casque, et de l’envie un peu folle de convier un auditoire à une écoute concertante exclusivement sous casques…
En effet, le casque (audio dans sa version moderne) constitue bien une véritable armure, isolant l’auditeur d’un environnement sonore porteur d’agressivité et fabriquant, de fait, une bulle de solitude où il est agréable de se retrouver.


Symbole d’une forme d’individualisme et de déficit de communication, le casque n’en est pas moins un formidable outil au service de l’écoute, exhausteur de sensations auditives et porte ouverte sur l’imaginaire.


Il permet également d’être au plus près de la production du son, de ses transformations, de ses nuances, de la présence de la voix…
Ainsi, malgré la banalité de l’objet casque, proposer un spectacle dont le contenu est exclusivement diffusé à travers un réseau d’une centaine de casques constitue une expérience profondément originale pour le spectateur, où l’intime le dispute au collectif, où le théâtre rejoint le concert, où l’art radiophonique se mue en cinéma pour l’oreille.


Où l’on s’aperçoit que consacrer 1 heure à l’écoute demeure une démarche choisie, singulière et enrichissante.


Une adaptation de « Danbé » 
pour une création de concert narratif sous casques
« Danbé », est une nouvelle exploration littéraire et musicale, une proposition de travail poétique et sonore d’après une histoire réelle.
C’est un texte écrit à quatre mains par Marie Desplechin et Aya Cissoko qui fait le portrait d’Aya Cissoko et de ses parents maliens arrivés dans la France des années 70. De par son rythme et son intensité, le récit fonctionne comme une fiction, mais c’est l’histoire vraie d’une héroïne de tragédie, racontée avec simplicité et sans pathos.


Les concerts narratifs sous casques
mélangent musiques acoustiques, électroniques, et voix parlée (autour de textes narratives, poétiques, documentaires…), dans un dispositif singulier pouvant accueillir jusqu’à 160 spectateurs pour une écoute exclusivement sous casques. Rompant avec les codes traditionnels du spectacle (spectateurs et artistes sont mélangés sur l’aire de jeu), le dispositif d’écoute au casque permet à l’auditeur/spectateur de s’abandonner entièrement à une écoute rêveuse, où l’infiniment petit est entendu, et où l’œil n’est pas obligatoirement sollicité.


Le texte
Aya est née à Paris en 1978, elle évoque la douceur de son enfance, heureuse et lumineuse aux côtés de ses parents et de ses trois frères et sœurs dans un quartier populaire du 20e arrondissement.
En novembre 1986, son père, Sagui et sa petite sœur, Massou, meurent dans l’incendie criminel de leur immeuble du 22 rue Tlemcen. La petite Aya, huit ans, est précipitée dans la tragédie.
Massiré sa mère choisit de s’opposer à la tradition malienne en restant en France. Elle est alors rejetée par la famille de son mari. Massiré va donc élever seule ses trois enfants, dans le respect du « Danbé », la dignité en Malinké. Elle décide également de suivre le traitement qu’on lui propose à l’hôpital, car elle est atteinte d’une insuffisance rénale. Onze mois après l’incendie, un drame frappe à nouveau la famille. Moussa, âgé de 4 ans, meurt d’une méningite foudroyante.
Aya va croiser sur sa route la boxe, dont elle deviendra championne. Elle mènera là son nouveau combat avec ténacité contre le « Drukutu » le malheur, pour surmonter les deuils et s’inventer sa propre vie.


Le découpage
L’adaptation se découpe en trois parties. Elle respecte la chronologie du récit, mais supprime certains passages du livre pour se concentrer autour de trois protagonistes, sur trois périodes : l’enfance, l’adolescence et les vingt années d’entraînements et de championnats de Boxe.


Une histoire sonore
De « L’histoire de Clara », notre précédente création, à l’histoire d’Aya, nous maintenons un fil conducteur, en poursuivant une démarche artistique collective autour d’une photographie sonore et littéraire de la France.
Après avoir raconté le parcours de Clara dans la France de l’occupation, nous nous penchons à présent, sur le destin d’une enfant issue de l’immigration dans la France de la fin du 20e siècle et du début du 21e.
À travers l’histoire singulière d’Aya Cissoko, « Danbé » pose un regard sur la société française des trente dernières années.


La création musicale
Ces spectacles font se côtoyer instruments acoustiques, électriques, objets sonores, sons enregistrés et lutherie électronique (pads, contrôleurs, synthétiseurs…), au service d’une création aux influences musicales multiples, naviguant librement entre musique électroacoustique, concrète, électronica, jazz contemporain, formes improvisées ou mélodiques. La production sonore, in-fine, via des logiciels adaptés, de l’ensemble des voix, des sons instrumentaux et enregistrés, offrent à l’auditeur/spectateur une qualité d’écoute de type discographique.
La création musicale, jamais illustrative, s’attache à proposer un hors-champ du texte plutôt qu’un marquage émotionnel de celui-ci.
Afin d’éviter l’écueil d’une redondance ou d’une illustration, la composition avec des éléments sonores extra-instrumentaux, nous pousse à rechercher, une musicalité des sons et de leur transformations et de leur appliquer, dans leur combinaison avec les éléments instrumentaux, 
les notions traditionnelles de mélodie, rythme, harmonie, tessiture, nuance… propres à créer un arrangement musical.


Les voix de la narration
Art du temps dont les deux piliers sont donc le cinéma et l’art radiophonique, ces concerts narratifs sous casques revêtent également une forte dimension théâtrale, par la présence de la comédienne, dont le jeu s’efface au profit de la voix.
Cette dernière est traitée comme un instrument, pour son timbre, ses transformations ou son caractère rythmique.
On peut donc parler de « voix de la narration » pour caractériser ce travail vocal face au micro, lié à la nécessité de renouveler tout au long du concert le dialogue étroit qu’entretiennent la voix, les instruments et l’ensemble des textures sonores.
En ce sens, la voix en devient presque acousmatique, la source d’origine disparaissant au profit de l’élaboration en live de ces plans acoustiques (chers à Mauricio Kagel) dont le casque est le révélateur idéal.


Le dispositif
Le dispositif rompt avec les codes traditionnels du spectacle vivant. 
Artistes et spectateurs sont réunis dans un même espace, aménagé et éclairé pour la circonstance. Ce spectacle peut être donné sur la scène d’un théâtre ou dans des lieux plus atypiques : un hall, une médiathèque, un gymnase, une salle de musée, une place, un jardin… De part son caractère événementiel, il s’apparente à une installation tout en proposant une expérience d’écoute rare. 
Le dispositif permet d’accueillir de 96 à 160 auditeurs (en fonction de l’espace retenu).
La compagnie est propriétaire de l’ensemble du dispositif et le met à votre disposition.

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