theatre-contemporain.net artcena.fr

Cie Adesso e Sempre

Type de structure : Compagnie dramatique

Présentation

La compagnie Adesso e sempre est née dans la tête de dix lycéens sortis des cours de théâtre des comédiens d’Antoine Vitez au lycée Molière à Paris, il y a plus de 20 ans. Après la représentation de leur première création à Clermont-l’Hérault, ils font le pari de s’installer dans l’Hérault pour éprouver plus simplement leur rapport au public. Après six ans de résidence à la Scène nationale de Sète, la compagnie, dirigée par Julien Bouffier, est associée au théâtre des Treize Vents, Centre dramatique national de Montpellier L-R, pendant trois ans puis au théâtre Jean Vilar de Montpellier pendant deux ans et en compagnonnage avec le théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine pendant quatre ans.

Faisant d’abord ses armes sur des oeuvres méconnues d’auteurs du répertoire, Julien Bouffier met en scène pour la compagnie de plus en plus de textes contemporains. L’éducation classique qu’il a reçue l’éloigne d’abord de l’écriture contemporaine. Il croit au rôle d’auteur tenu par le metteur en scène. En proposant des lectures singulières qui provoquent le spectateur dans sa manière de regarder une oeuvre, il imagine agir sur la société et ouvrir les portes du théâtre à des personnes qui s’en sentent exclues. En 1997, il adapte et met en scène un roman autofictionnel de Claude Lucas sur le monde carcéral, Suerte, qui obtient le prix de la jeune création au dernier festival d’Alès. Dans ce spectacle, il décide de modifier le rapport au public en plaçant les spectateurs dans des boxes face à une glace sans tain. C’est par ce spectacle « peepshow » qu’il sera distingué bien au-delà de la région Languedoc-Roussillon. L’État reconnaît son travail et signe une convention (reconduite jusqu’en 2014) avec la compagnie.

En 2002, il crée Le Début de l’A. de Pascal Rambert dans un dispositif bifrontal qui empêche le public d’assister à tout ce qui est joué. Il questionne encore et toujours le rapport au spectateur, soit par la place qu’il lui donne dans l’espace (rapport de proximité, d’éloignement, axes du regard…), soit par la perte de ses repères en jouant avec la réalité et la fiction, soit par une démultiplication des signes pour assouplir, voire détourner la codification de la représentation théâtrale. En 2003, s’opère un tournant. Alors que la compagnie présente à Avignon le texte de Pascal Rambert, elle prend part au combat des intermittents et comprend que ce qu’elle prenait pour acquis ne l’est pas. C’est la place du théâtre dans la société et son rôle qui sont remis en cause. Il décide alors de ne plus être seulement sur le champ de la forme mais de travailler les questions sociétales sur scène.

Ainsi, à partir de 2005, Julien Bouffier a la volonté de mettre en scène le monde du travail et les conflits liés à cette thématique (Les Yeux rouges de Dominique Féret sur le conflit LIP, Les Vivants et les Morts de Gérard Mordillat, grande fresque de 8 heures sur une lutte ouvrière plus ou moins fictionnelle) en produisant un théâtre engagé capable de toucher le grand public et notamment celui qui cherche à s’évader d’une réalité quotidienne, à se divertir, à se rassurer pour oublier... Quel espace de respiration commune et d’émancipation peut proposer le théâtre ? La poésie de l’artiste n’est-elle pas une sorte de sas de décompression qui peut nous permettre, avec lui, d’aborder ce que l’on fuit et de construire une réponse ?

Dans le même temps la compagnie continue à approfondir sa recherche sur la présence sur scène de l’image et de l’art numérique. Elle développe des systèmes de captation vidéo en temps réel rediffusée en simultané. En 2009, la compagnie crée le festival Hybrides qui l’engage dans de nouvelles réflexions sur la transdisciplinarité et le théâtre documentaire, en particulier à l’occasion de résidences (Sondes) qu’elle organise avec le Centre national des écritures scéniques à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. Le projet Les Témoins naîtra lors de ces Sondes et conduira la compagnie à un travail de près de quatre ans autour du traitement théâtral de l’actualité, questionnant encore de manière plus interactive la place du spectateur physiquement et virtuellement. Le public soit est installé dans des serres face à des écrans ou des acteurs, soit déambule autour des espaces de jeu, un casque sur la tête.

En 2013, Julien Bouffier commence un nouveau cycle avec sa version du Mépris de Godard, où il prend de la distance avec la question documentaire même si le titre du spectacle, Le jour où j’ai acheté ton mépris au Virgin Megastore, ramène à une actualité proche. Dans un monde où les seuls repères sont financiers, il avait besoin de travailler une mémoire commune qui rassemble et qui aide à se projeter dans l’avenir. Le spectacle est joué à L’Onde, théâtre et centre d’art de Vélizy-Villacoublay et au théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, puis en tournée.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.

Loading…
Loading the web debug toolbar…
Attempt #