Tu as peur de l’obscurité ? Je te dis: S’il n’y a pas un seul homme sur le chemin, tu n’as rien à craindre." Ceija Stojka est née en 1933, cinquième d'une fratrie de six enfants dans une famille de marchands de chevaux, les Lovara-Roma, une ethnie Rom d'Europe centrale. Elle est déportée à l'âge de 1O ans et est l'une des rares enfants à avoir survécu aux camps de la mort. Quarante ans après sa déportation, Ceija Stojka se met à écrire et à peindre pour témoigner et pour exorciser sa peur de l'oubli. Rescapée avec sa mère et quatre frères et soeurs, elle raconte son histoire dans son oeuvre, et attire l'attention sur le sort des roms sous le nazisme. « J'avais besoin de crier, j'ai pris le stylo pour écrire, car j'avais besoin de m'ouvrir, de crier », expliquait- elle en 2004 lors d'une conférence au Musée juif de Vienne.