Conte historique plongé dans un décor architecturé et boisé. Spectacle sur l’identité nimbé du surréalisme de Chirico. Pièce poétique interrogeant la notion de frontière chère à Catherine Umbdenstock et à l’ensemble franco-allemand Epik Hotel… Le point de départ (de rencontre) ? La commande de la metteuse en scène à Dorothée Zumsteim, autrice de Time Bomb, Mémoires pyromanes, et ce désir commun de questionner la petite histoire familiale et la grande, internationale, avec un H majuscule. Au cours de Meeting Point, il est question de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi de langues, le Français et l’Allemand – celle « des poètes » –, du douloureux sujet des Malgré-nous, de blessures intimes, de mémoires effacées, de fantômes qui hantent une demeure chargée de souvenirs, d’un pacte faustien ou même d’un nain de jardin.

Meeting Point est un huis clos dans une chaleureuse maison alsacienne à colombages, un lieu de rencontre où se retrouvent les personnages incarnés par les fidèles comédiens de Catherine Umbdenstock – Christophe Brault, Charlotte Krenz, Lucas Partensky – mais aussi Pascale Schiller, sur les planches et au milieu de celles élevées par Claire Schirck, scénographe et costumière. Ils incarnent un cinéaste, sa femme actrice et leur fils qui convoquent le passé à l’aide d’une mystérieuse femme, élément perturbateur et révélateur. Leur foyer s’ouvre sur l’extérieur, le Grand Est, le bassin rhénan. Pour cela, il est nécessaire de s’arrêter sur les détails car « tout ce qui semble ne rien vouloir dire au premier abord est souvent plus profond qu’on ne croit. Quand on creuse. »