Le spectateur se place et circule autour d’un grand paysage posé sur des tréteaux. Un lieu à première vue désertique qui préfigure une civilisation à la lisière de la nôtre... De petits êtres mystérieux et fragiles y errent à la recherche d’une vie meilleure, représentés ici par une multitude de marionnettes. Ces étranges créatures nous ressemblent. Elles s'activent, travaillent, observent... Qui sont les « drôles de gens » ? De quoi vivent-elles ? Quelles sont leurs motivations ? A quoi pensent-elles ? Autour de ce paysage miniature, le spectateur déambule et, intrigué, tente de réponde à ces questions...

Alors que le spectateur s'immerge dans ce paysage inconnu, des internautes surveillent et influencent les représentations via un jeu vidéo en ligne créé en parallèle du spectacle. Quand marionnettes et jeu vidéo se rencontrent...

Le Petit Théâtre du Bout du Monde Opus 2 "work in progress" permanent est conçu comme une installation pour marionnettes, écriture, scénographie et art contemporain. Performance poétique et théâtrale, "work in progress" permanent, nous inventons un dispositif d’échange dans le temps, en plusieurs étapes géographiques. Nous réunissons une communauté internationale de France à Cuba, d'Europe centrale au Liban... Artistes, écrivains, chercheurs et ingénieurs se retrouvent autour d'une représentation allégorique du monde. Ce titre évocateur de pays lointains nous parle du monde d'aujourd'hui, ici même, au milieu de nos utopies. D'ici à la fin d'un rêve au milieu de nos renoncements. Tout se passe dans une grande installation évoquant un paysage désertique projeté dans un avenir que nous connaissons déjà. Cet endroit est un choix politique qui préfigure une civilisation à la limite de la nôtre, de l’infra-monde d’aujourd’hui, du supramonde de demain. En tant que partie de l'évolution de notre monde contemporain, c'est littéralement le théâtre de toutes les convoitises et fantasmes. Ce paysage évoque un territoire gardé, surexploité, à la limite de notre quiétude, dans le hors-champ de l'urbanisme civilisé, sans identité. Les "êtres" qui errent à la recherche d’une vie meilleure, représentés ici par une multitude de marionnettes, nous ressemblent étrangement Le public circule librement autour de l'objet artistique pour mieux le questionner. Ici, deux mondes s'affrontent : Alors que le spectateur plonge dans ce paysage et un monde artisanal, il ne perçoit guère la sphère numérique qui supervise ce territoire: dans les coulisses, loin de la pièce où l’installation est posée, "le réseau" observe. Il convoite des terrains, opte pour des actions qu'il confie à des machines automatisées, ordonne aux marionnettistes les actions de la destruction et de l'extraction des ressources à tout prix.