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La Maison de Bernarda Alba

mise en scène Yves Beaunesne

: Présentation

Un petit village andalou, dans les années 1930. À la mort de son second mari, Bernarda Alba impose à ses cinq filles célibataires un deuil où l’isolement complet est exigé : pendant huit ans, « le vent des rues ne doit pas entrer dans cette maison ». Derrière les volets clos, la femme sera coupée du monde et des hommes, et de toute façon, « les hommes d’ici ne sont pas de leur rang. » Seule pourvue d’une importante dot, Angustias, lle aînée du premier mariage, est fiancée à Pepe le Romano, un beau garçon du village appâté par sa dot. Mais la belle Adela, la cadette des sœurs, s’est rapprochée de lui depuis longtemps. Autour de ce jeune homme, objet de convoitise pour toutes ces jeunes femmes, La Maison de Bernarda Alba donne à voir, sous la forme d’un huis clos, la violence d’une société verrouillée de l’intérieur, que la passion fait voler en éclats.


Federico García Lorca écrit sa dernière pièce en 1936 dans la prison où l’avaient jeté les Phalangistes, deux mois avant son exécution à l’âge de 38 ans. Si elle a été longtemps censurée par le pouvoir franquiste, c’est que García Lorca y critique le poids des traditions en même temps qu’il annonce le long confinement d’une Espagne bâillonnée, prisonnière de son obscurantisme et de ses superstitions.
Lorca nous parle de sa vision de l’apocalypse, non pas pour dire que tout va s’effondrer, ce n’était pas un collapsionniste avant l’heure, mais pour affirmer qu’il n’y aura pas d’autre monde, et, du même coup, qu’il faut recommencer une histoire positive. Les marges de manœuvre ont toujours existé, à commencer par les forces du désir et de la beauté qui marchent par les rues.
Son apocalypse est positive, elle permet de se débarrasser des faux espoirs, il y a plein d’histoires où les perdants gagnent à la n. Lorca s’est battu 38 ans contre la mort de l’espérance.
Bien que faisant la part belle aux femmes, qui y sont les victimes d’un enfermement physique et moral qu’elles ont paradoxalement mis en place elles-mêmes, cette œuvre n’en dénonce pas moins le rôle secondaire que la femme occupe dans une Espagne rurale du début du xxe siècle étrangement proche de nous. Lorca a donné à la jeune Adela de trimballer ses troupeaux de rage. Le monde, traversé par la foudre des révoltes singulières, ne pourra être tout à fait ténébreux.
Face au loup, la chèvre n’a pas dit son dernier mot.

Yves Beaunesne

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