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Juste la fin du monde

+ d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce
mise en scène Hervé Richardot

: Présentation

Texte publié aux Editions Les Solitaires Intempestifs.


Louis n’est pas revenu dans sa famille depuis douze ans. Ce dimanche, c’est le « retour de l’enfant prodigue ». La mère, son frère Antoine, sa soeur Suzanne, sa belle-soeur Catherine, tous l’attendent avec une certaine fébrilité. Mais Louis revient pour annoncer quelque chose de sérieux. Son absence, les non-dits, les frustrations et les rancoeurs lui laisseront-ils l’espace pour dire ?


Avec « Juste la fin du monde », Jean-Luc Lagarce nous permet de questionner notre rapport à la famille. Ne nous sommes-nous pas tous construits par imitation ou par opposition ? Louis a fait le choix de partir, il y a douze ans. Presque sans donner de nouvelles. Pourquoi est-il parti ? Comment les membres de sa famille ont vécu son absence ? Mais Lagarce nous interroge également sur notre rapport à l’amour, sur cette étrange paradoxe haine/passion qui nous unit aux membres de notre famille. Les non-dits, les sentiments d’amertume, l’envie de toucher l’autre par une remarque blessante… n’engendrent-ils pas ce que l’on nomme la « confusion des langues » ? Une incapacité à s’entendre ? Est-ce cela que nous pouvons appeler l’Amour ?


La Scénographie Une méridienne occupe l’espace central. Une méridienne baroque qui tranche avec les informations que le texte de Lagarce nous communique sur le niveau social de cette famille. Comme si les parents avaient souhaité investir une somme importante pour meubler cet espace de convivialité, cet espace où l’on reçoit. « … nous n’étions pas extrêmement riches, non, mais nous avions une voiture… » ; « … le premier dimanche de mai… le premier dimanche après le 8 mars… le premier dimanche des congés d’été – on disait qu’on « partait en vacances », on klaxonnait… » La mère, Première partie, Scène 4.


Cette méridienne est éclairée avec une attention particulière, des changements subtils : au démarrage, la lumière rasante vient de cour. Progressivement, elle progresse au dessus des personnages pour aller s’éteindre à jardin à la fin, marquant ainsi la course du soleil, signifiant l’importance de la notion du temps, le temps qui reste à Louis, le temps qui passe pour dire ce qu’il y a à dire. Deux espaces, un à jardin et un à cour, viennent former, avec la méridienne, un triangle dont la base est le public. Ces espaces sont les espaces des confidences, des scènes intimistes entre Louis et les membres de sa famille (d’abord Suzanne à la scène 3, Catherine, ensuite, à la scène 6, puis la mère à la scène 8 de la Première partie…) Des tissus en tulle, fixés sur le grill à la verticale, permettent de traduire le voile posé sur les sentiments des personnages, viennent s’interposer entre eux et remplissent ces deux espaces.


Le Maquillage et les costumes Ce dimanche est un jour particulier pour la famille de Louis. Louis n’est pas venu depuis douze ans. Il est écrivain. Il a réussi. Son retour annoncé représente pour la mère un événement ! Il faut s’endimancher ! Chaque membre de la famille s’est paré de ses plus beaux atours ! Mais ils sont en noir, comme s’ils portaient déjà le deuil de Louis. Comme s’ils avaient accepté son départ, qu’ils ont ressenti comme un abandon. Pourquoi Louis est parti ? Quel secret a eu pour effet ce qui a été considéré par tous comme une fuite ? Rien n’est dit précisément à ce sujet. Pourtant… Et si… Dès le démarrage, les personnages féminins sont perruqués et tous, même Antoine a accepté de jouer le jeu, sont maquillés outrageusement. Comme si il fallait montrer à Louis qu’il est accepté dans sa différence. Mais cela est fait en surface, en excès. Tous les maquillages des personnages s’inspirent du modèle des drag queens.


Le respect du rythme de Jean-Luc Lagarce Jean-Luc Lagarce a de particulier un rythme spécifique à son écriture. Ce rythme amène une dynamique singulière. Nous nous sommes attachés à respecter scrupuleusement le rythme donné par l’auteur à ses personnages, cherchant à nourrir les silences, questionnant les longues phrases entrecoupées de virgules.

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