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Hiver

+ d'infos sur le texte de Jon Fosse traduit par Terje Sinding
mise en scène Caroline Logiou

: La Pièce

Comment l’existence bascule en dehors du temps, du monde et des autres. Entre vertiges, et abandon, Hiver trouble nos repères.


Hiver pose un regard déroutant sur les changements soudains qui surviennent au cours d’une vie. Deux personnes se croisent. Un homme et une femme. Ils se rencontrent pour la première fois et… parlent. Ou pas vraiment. Jon Fosse fige ces instants où tout se joue, où tout s’arrête. Ces moments où les mots manquent et les gestes sont incompris.


  • « Et toi
  • toi
  • toi là (…)
  • est-ce qu’il y a quelqu’un d’autre ici »

Usant d’un vocabulaire élémentaire, l’écriture semble réduite à un squelette. Mais chaque mot y gagne en densité par l’effet de répétition, comme s’il était rendu à sa réelle dimension. Il se dégage un sens qui dépasse le sens primaire de la parole car la forme même de l’écriture installe un ailleurs, emmène « vers quelque chose qui n’existait pas avant » dit Fosse.
C’est une écriture de l’énigme qui laisse une grande liberté d’interprétation, où le lecteur/spectateur est appelé à ouvrir son imaginaire, à aiguiser son écoute.


Dans un espace épuré, l’économie du geste dans laquelle se déploie Hiver alimente un état élémentaire de l’être. Le rythme épouse tantôt la pulsation intérieure, tantôt la dépasse. Tout est concentration et mène à une densité qui laisse une grande place, au non-dit, à cette distorsion entre un état intérieur et un état extérieur. Hiver révèle la manière dont notre perception du réel affecte nos actes et notre pensée.
La parole crée une étrangeté, interroge la réalité même du récit. Le sens s’ouvre. Une autre voie apparaît. Une voie de l’inconscient, du tangible et de l’intangible.


Radicale, la proposition de Caroline Logiou emporte l’écriture de Jon Fosse dans son ultime point de tension. Réduits à l’essentiel, la parole, les corps acquièrent une dimension singulière, qui agit comme un révélateur explosif de l’altérité. Évoquant à la fois les limites et le vertige des âmes individuées, Hiver touche l’indicible mystère de la rencontre.

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