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Chandâla, l'impur

mise en scène Koumarane Valavane

: Présentation

Dans la belle Inde où se tient notre scène
vit un très vieux démon qui ne se nourrit que de haine
Assis sur son trône vernis de sacré
il a divisé le monde en quatre couleurs :


« Au sommet de la pureté se trouvent les Brahmanes, au-dessous d’eux les Ksatriya, les guerriers, puis les Vaisya, les marchands, enfin les Sûdras , les serviteurs. Il faudrait ajouter comme cinquième catégorie ceux qui sont totalement impurs à toucher, les chandalas. Ils sont exclus de tout car susceptibles de polluer la pureté des lieux, de l’air, des objets, des autres... »


Face à ce démon éternel
un ange pas plus grand qu’un papillon
agile de ses ailes, le harcèle de ses flèches
C’est Kama ou Cupidon, c’est selon
Ce soir nous allons offrir à l’insatiable appétit du monstre
deux amants mythiques : Roméo et Juliette
rebaptisés Jack et Janani
La mort d’innombrables amants n’a jamais
enterré en leur tombeau la haine des castes...
car l’habile monstre se brisant en morceaux
vit terré dans les coeurs des hommes
Pendant trois heures, nous le jouerons dans ce cinéma
si vous nous prêtez une patiente oreille
nous ferons couler l’amour jusqu’à votre coeur
pour en extirper la part du monstre...
et
notre zèle remplira le vide d’Anantha[1]




Cette fin heureuse peut exister au cinéma. Lorsque la lumière s’éteint les divisions de castes, de classes, d’ethnies sont abolies. L’espace de quelques heures, on vit par procuration les amours impossibles et les révolutions… avant de revenir à la vie quotidienne.
En croisant les réalités sociales, le monde du théâtre et celui du cinéma, le Théâtre Indianostrum dénonce le système des castes et ses conséquences dramatiques, aujourd’hui comme hier, sur l’état de la démocratie en Inde. Avec l’aide d’un narrateur tout à la fois directeur du théâtre, choeur et témoin, traducteur et commentateur, bouffon et conscience du public, qui, avec un humour tragique, établira un lien constant entre le public d’ici et le récit de là-bas : il sera le passeur entre les deux mondes.
En 2015, à l’occasion d’une “École Nomade du Théâtre du Soleil” à Pondichéry, Ariane Mnouchkine se rendait en Inde au Théâtre Indianostrum. Suivront des allers retours entre les deux troupes, la création d’Une chambre en Inde par le Théâtre du Soleil et celle d’un diptyque amoureux Chandâla, l’impur puis Dounia, mon amour ! par le Théâtre Indianostrum.


Le Théâtre Indianostrum a été créé en 2007 par Koumarane Valavane, metteur en scène franco-indien. Après avoir affronté les difficultés de monter une troupe de quelques comédiens à Pondichéry, en 2012, Indianostrum prend possession d’un petit théâtre, la salle « Jeanne d’Arc » qui fût pendant 80 ans un ancien cinéma français. Son nom complet sera donc : « Indianostrum Pathé-Ciné Familial ».
Indianostrum s’est donné pour but de promouvoir le rôle du théâtre moderne dans la vie culturelle du pays en développant des nouveaux textes, en soulignant les spécificités du théâtre moderne indien, en explorant les relations entre les formes traditionnelles, enfin en dépassant les divisions politiques, sociales et historiques.

Notes

[1] Selon le Natyasastra, le plus ancien des traités de théâtre qui dicte les règles de l’art dramatique et prône comme aboutissement l’état d’Anantha (félicité) impliquant une fin heureuse pour toutes les pièces de théâtre.

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