C’est d’abord une fête à laquelle elle n’est pas invitée. Helena entre, débarque, fâchée ou vexée, elle n’est pas sur les listes, pas conviée. Et c’est toute sa vie, trop libre, trop belle, trop jeune, trop attachée à une famille, à une soeur qui la pousse dans son ombre. Et de fait, ici, on ne la voit pas, ne l’entend pas, elle est vivante parmi les fantômes. Elle comprend vite qu’elle est pourtant au coeur de l’histoire, de ce moment. On l’enterre, on la pleure, on se recueille autour d’un cercueil qui est le sien. Elle est fantôme parmi les vivants. Elle se rebelle, se raconte, se souvient. Son assassin, la ville d’Ostende, la pluie de Belgique, le couteau. Elle le retrouve là, son tueur, son bourreau, et les autres. Puis elle pardonne et s’envole, s’évapore. Libre toujours, insaisissable encore. Pierre Notte