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La Femme qui tua les poissons

Écrit en 2011 - français

Présentation

Le « je » de Clarice Lispector se dérobe sans cesse, objet d’un perpétuel étonnement La femme qui tua les poissons : derrière ce titre intrigant emprunté à une autre de ses œuvres (un conte pour enfant), se cachent les chroniques écrites de 1967 à 1973 par l'écrivain Clarice Lispector pour un grand quotidien brésilien et regroupées sous le titre Découverte du monde. Dans ces textes, il est question de tout et de rien, de discussions avec les chauffeurs de taxi, de la vie comme elle va, d'animaux, d'une tenancière de bordel, d'insomnies… Bruno Bayen a choisi de montrer ceux qui étaient les plus concrets, les plus immédiats, séduit par la simplicité, la drôlerie, l'absence de pose de cette écrivain brésilienne d'origine juive ukrainienne, immensément connue dans son pays, et qui compte, par-delà les frontières, quelques amoureux fervents de son œuvre. Bruno Bayen, lui, est tombé sous le charme récemment, mais profondément. « Ce n'est pas une écrivain féministe, et pourtant pas une seule ligne n'aurait pu être écrite par un homme. Ce mystère me suffit pour avoir envie de monter son texte ». Par-delà ce mystère, il a été sensible à la façon dont Clarice Lispector s'empare de la parole : « Elle paraît ne parler de rien, et pourtant elle s'adresse directement à nous, elle nous atteint. Elle réussit finalement quelque chose de très rare : donner l'impression qu'il n'existe que la Préhistoire et le monde présent. » Bruno Bayen récuse le terme d'adaptation. Il lui préfère l'idée de travailler sur ce que serait une parole directe aujourd'hui, à une époque où les filtres sont partout – filtre de la communication, de l'efficacité, du savoir.

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