Dans un espace scénographique qui s’architecture en temps réel, cette performance met à l’honneur une matière inhabituelle: le ruban adhésif.

Les trois membres d’un groupe de rock féministe, échappées d’un potentiel régime totalitaire, construisent sur la scène de leur exil un nouvel habitat participatif. Elles déroulent et suivent ce scotch traçant des lignes graphiques et dessinant des espaces au milieu d’un dispositif circulaire.

Imprévisibles et aléatoires, les bandes collantes envahissent jusqu’au corps des interprètes et révèlent tout un tissu relationnel invisible. Avec un rien, elles créent des cabanes, jouent de leurs physicalités de danseuse-marionnettiste, de comédienne ou de compositrice sonore. Leur sororité collaborative guide le public vers un questionnement sur les notions d’abri, de métamorphose et de partage.

L’imaginaire du catch féminin est investi de manière ludique pour tout détruire et recommencer ailleurs, en mieux.