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Petit pays

+ d'infos sur l'adaptation de Samuel Gallet ,
d'après Petit pays de Gaël Faye

: Note d´intention

Quand j’ai lu le roman de Gaël Faye, j’ai été, comme beaucoup, bouleversé par le destin de Gaby, spectateur et acteur malgré lui du « génocide du Rwanda ».
Gaël Faye a écrit un premier roman initiatique populaire où le personnage principal, Gaby, dix ans au début de l’histoire, entre dans l’adolescence sur fond de montée du racisme entre Hutu et Tutsi qui, ravivant des blessures profondes, va déboucher rapidement sur le génocide que nous connaissons plus ou moins bien.


Gaby a la double nationalité burundaise et française. Il est entre les deux, entre tout. Il tente de trouver refuge dans la lecture des romans qu’il découvre à ce moment-là : Alexandre Dumas, Jacques London, Joseph Conrad, Michel Tournier... Les livres deviennent les clés de territoires habitables où il va trouver son oxygène et sa nourriture. Grâce aux livres, il va tenir le coup alors que tout s’effondre autour de lui. Et les mondes nouveaux qu’il va découvrir, révélés par la lecture, sont eux sans frontière, ouverts à toutes les expériences et à tous les possibles, infiniment désirables.


Une grande partie de la jeunesse française est issue d’une histoire de l’immigration et a au moins un parent ou un grand-parent qui vient d’ailleurs, que ce soit d’un autre pays européen ou d’Afrique ou du Moyen Orient ou de plus loin encore. Être métisse, c’est porter en soi et sur soi la question d’une identité hors sol, sans racine, vagabonde. C’est aussi, quand on est français, apprendre que la culture de ce pays est puissamment marquée par cette histoire du métissage et plus largement du rapport à l’étranger. Même si le rapport à ce passé historique souvent tragique est complexe, souvent âpre, et qu’il nous demande beaucoup d’efforts et de courage pour affronter l’Histoire.


Combattre notre propre ignorance, c’est ne pas nous figer dans une connaissance du passé qui serait acquise une fois pour toutes et quand cela est nécessaire ou souhaitable, oser nous engager collectivement, sans tabou, dans la reconnaissance des responsabilités de ceux qui étaient avant nous. Il n’y a que comme cela que nous pourrons espérer réparer un peu les injustices passées et nous remettre en mouvement.

Frédéric R. Fisbach

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