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Paranoid Paul (You stupid little dreamer)

+ d'infos sur le texte de Simon Diard
mise en scène Luc Cerutti

: Note d'intention de Luc Cerutti

Nous allons plonger dans un monde sans adultes, un monde dans lequel la mère n’est qu’une voix.


C’est déjà un peu effrayant. Sans avoir lu une seule réplique, voilà qu’une odeur de drame nous monte aux narines. On relit le titre Paranoid Paul, you stupid little dreamer, et on se dit là, c’est sûr, ça va mal tourner. Un jeune mec qu’on traite de parano dans un groupe d’ados avec un titre qui nous rappelle celui d’un film de Gus Van Sant, s’il n’y en a pas un qui meurt à la fin, c’est que l’auteur se moque de nous.


Et puis c’est quoi cette histoire de parano au fond ?


Une insulte, un regard posé, un jugement sur celui qui, semble-t-il, ne fait pas partie du groupe.


Paul est absent.


Les autres passent leur temps à rejouer des scènes de la vie de Paul, devenu le souffre-douleur de la bande. Ils inventent un petit théâtre dans le théâtre, ils se retrouvent pour jouer à Paul. Spectateurs voyeurs, nous assis-tons à la reconstitution de scènes de harcèlement, de violences, ou tout simplement de souvenirs d’enfants. Certains relativisent les évène- ments évoqués quand d’autres trouvent que c’est grave et ils ne sont pas toujours d’accord sur la manière dont les choses se sont produites.


Le rapport entre la réalité et la fiction est opaque, on ne peut pas, dans ce petit théâtre dont eux seuls détiennent les codes, déterminer ce qui relève de la réalité, de la réalité de la fiction, ou encore de la fiction de cette réalité. Un vrai casse-tête.


À la fois témoins, complices et bourreaux, le groupe retrace l’histoire de ces deux garçons, Gregg et Paul avant et après leur supposée disparition. La fiction glisse sans arrêt dans des espaces temps différents au gré des souvenirs évoqués et nous plonge dans la vie de Paul, racontée par ses camarades de classe.


Tout a commencé à l’école primaire, puis l’antagonisme entre les deux individus a grandi.


Personne ne sait dire comment cela avait commencé, ni d’ailleurs com- ment cela a mal terminé.


Les adolescents n’ont pas de place à eux, ils ne sont plus des enfants pour s’inviter à jouer dans leur chambre, pas encore des adultes pour se donner rendez-vous dans un bar, alors ils zonent. Une façade avec un transformateur électrique sera leur lieu de rencontre quotidien.


Le lieu sera reproduit avec un excès de réalisme pour lui conférer un effet tellement réel qu’il en deviendrait faux. Ce serait comme dans une reconstitution au musée d’histoire naturelle pour regarder les ados évo- luer dans leur milieu naturel : la zone.

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