« On connaît Frida Kahlo par sa dimension populaire et féministe, la force symbolique de ses peintures, reflet de ses passions et de ses souffrances. On la connaît moins par ses mots. En les découvrant, j’ai été bouleversée par l’intimité troublante dans laquelle s’y exprime sa puissance de vie et la poésie de son univers intérieur.

Dans sa correspondance, elle dévoile la sensibilité de son rapport au monde, son courage face à l’adversité, sa passion dévorante pour le peintre Diego Rivera, mais aussi son humour irréductible face à la maladie et la mort. 

Son journal, lui, est une œuvre à part entière ; parsemé de croquis, de textes profonds, d’énumérations foisonnantes de mots, sans queue ni tête, d’une richesse folle. La question du corps y est omniprésente ; corps désirant, corps souffrant, corps stérile, corps féminin sublimé à travers la question de l’enfantement, de tous les enfantements, qu’ils soient artistiques ou charnels.

Enfermée toute sa vie dans le carcan d’un corps douloureux, Frida transcende ses souffrances dans l’art en les transformant en source de création. « Rien ne me semblait plus naturel que de peindre ce qui n’avait pas été satisfait. » Frida ou l’art de réinventer la vie.

Sur scène, trois comédiens et une danseuse nous entraînent à la rencontre de Frida la multiple ; impertinente, charnelle, poétique, drôle mais aussi brisée et touchante. 

Ni les chiens qui boitent, ni les femmes qui pleurent est un spectacle qui interroge l’acte de création - quel qu’il soit - pour ce qu’il est avant tout : une furieuse ode à la vie. »