C’est le destin d’une amante incandescente, d’une magicienne exilée par amour. Médée trahit son père, tue et découpe son frère en morceaux pour permettre à Jason, le héros grec dont elle est tombée amoureuse, de s’emparer de la Toison d’or. Elle choisit alors de suivre l’homme qu’elle aime de royaume en royaume et devient mère, avant de se voir brutalement répudiée pour une autre. C’est là que commence la pièce de Sénèque. Entre douleur et désir de vengeance, Médée commet l’irréparable. Elle ôte la vie à ses propres enfants afin de châtier celui qui l’a abandonnée. Pour donner corps à cette tragédie suscitant à la fois terreur et fascination, Tommy Milliot s’empare de l’écriture de l’auteur latin. « Je souhaite représenter la richesse de ce personnage mythique dans son immense simplicité », confie le metteur en scène. Une simplicité radicalement contemporaine centrée sur la puissance poétique des mots, le jeu, le son, la lumière. Ici, pas véritablement de décor, mais un espace de projection sensoriel qui engendre un théâtre physique plutôt qu’intellectuel. Et ouvre un chemin direct vers l’émotion.