: Principes scénographiques
Deux éléments scénographiques apparaissent dans l’hypothèse de Lagarce : L’escalier et la cuisinière.
L’escalier, c’est le lien entre le monde d’en haut et le monde d’en bas, c’est l’image de l’ascension mais inversement de la chute. « Fort raide, cet escalier est si dangereux après l’encaustique». La cuisinière ne peut plus le gravir depuis tellement longtemps que l’étage est devenu pour elle une sorte
d’Eden mythique et idéalisé. C’est enfin l’objet qui permet le service des maîtres, un objet de désir pour les serviteurs de second rang, un objet de convoitise où s’exacerbent rancoeurs et jalousies.
« La cuisinière cuisinait, c’était son rôle et sa mission… trop de viandes, trop de légumes et de poissons, et d’énormes gâteaux d’anniversaire, trop de tout cela. La cuisinière mangeait, dévorait, s’empiffrait de sa propre production. Elle se transformait en gardemanger, en cuisine, peu à peu… en nourriture peut-être ». La cuisinière est imbriquée, trop lourde pour se déplacer, dans un dispositif constitué d’un plan de travail, d’un réchaud sur lequel glougloute une marmite, d’un four fumant dont on ne distingue plus la porte. Son corps, microcosme en expansion, envahit peu à peu son espace et dégouline de tous côtés.
La scénographie se réduira à un sol carrelé sur plateau nu : au centre du carrelage, la cuisinière, dans un des angles, l’escalier en colimaçon. Nous ajoutons un espace, celui du chauffeur : le vestiaire.
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