I. TRILOGIE

LES APÔTRES AUX COEURS BRISÉS (Cavern Club Band) est la troisième pièce d’une trilogie théâtrale et musicale « Biblico-pop ». La culture pop et la culture biblique, ont en commun d’inventer et de recycler sans fin les mythologies et prophéties qui nous font et nous défont, elles n’ont de cesse de remettre en boule présent, futur et passé. Après VIVIPARES (Posthume), brève histoire de l’humanité, et LA BIBLE, vaste entreprise de colonisation d’une planète habitable, j’ai décidé de poursuivre avec la même équipe d’artistes-femmes ma tentative de porter à la scène des récits d’une humanité qui naît et meurt plusieurs fois, à l’image des histoires de genèses et d’apocalypses qu’il appartient à tout temps de réveiller et de répéter.

Quand VIVIPARES... convoquait les figures de David Bowie, Charles Bukowski et Judy Garland pour explorer nos mythologies et constructions relatives au genre, au sexe et à nos biologies humaines et animales, LA BIBLE... exhumait, afin de mieux le projeter dans l’avenir, un projet expansionniste vieux de 4000 ans nous intimant l’ordre de coloniser une planète entière et d’en soumettre les êtres vivants. Richard Cœur de Lion, le pharaon Ramsès II et Philip K Dick, l’écrivain de science fiction étaient les inspirateurs de cette deuxième pièce dans laquelle l’humain ne s’hybridait pas tant avec l’animal qu’avec la machine, mais enfin c’est tout un.

Pour cette seconde création, j’avais donc lu la Bible, je m’y étais attelée, rigoureusement, presque exclusivement pendant plusieurs mois, mais en découvrant le Nouveau Testament, il m’avait semblé que quelque chose d’autre résonnait en moi, quelque chose d’hétérogène et de mystérieux que je me suis proposé de creuser davantage en le réservant pour un troisième opus.

II. UNE CAVERNE POLYSÉMIQUE

LES APÔTRES AUX COEURS BRISÉS (Cavern Club Band) prend sa source dans les écrits apocryphes, aussi appelés gnostiques, de chrétiens « underground » à la marge des toutes premières églises chrétiennes. Une mystique qui a nourrit les paranoïas schizophréniques de l’écrivain Philip K. Dick aussi bien que les chansons de John Lennon et Paul Mc Cartney, du célèbre Boy’s Band The Beatles, révélé au Cavern Club de Liverpool. C’est de leurs obsessions spirituelles et poétiques, et surtout des rêveries qu’elles m’ont inspirées quant à la réalité de notre existence matérielle, qu’est née cette troisième pièce.

Il s’agit d’un huis clos psychédélique et post-apocalyptique, dont les cinq personnages sont tout à la fois des artistes, des activistes et les disciples d’une secte.

Le jour anniversaire de la mort du leader de leur groupe - un certain Jésus-, les Apôtres aux Cœurs Brisés - boys-band d’artistes polyvalents et pâle copie d’un groupe jadis célèbre - commémorent une dernière fois et s’interrogent : « Pourquoi nos cœurs sont-ils brisés ? » L’action se passe dans une caverne, crypte, studio d’enregistrement, abri anti-atomique, tombeau, enfer, terrier pour enfants perdus ou lapins blancs.