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Le Petit prince

mise en scène Stella Serfaty

: Note de mise en scène

La symbolique du texte


Dans la mise en scène que je propose, Le Petit Prince est l’histoire d’un homme (l’aviateur), en état de crise, symbolisée par la panne dans le désert.
Le désert : lieu d’isolement, où la plupart des acquis sont inutiles.
Le désert : lieu de passage, de recherche de l’essentiel, où l’on redécouvre son intériorité.
Son désert intérieur va conduire “cette grande personne“ à rencontrer son être profond : le petit prince. Le petit prince va lui faire visiter les planètes, qui ne sont autres que les facettes obscures de “cette grande personne“. Et guidé par le serpent et le renard, il accompagne l’aviateur dans sa transformation. Il redécouvre la nécessité du lien à l’autre. Il redécouvre son amour pour la Rose et il décide de la rejoindre.
L’aviateur s’est transformé. Il a retrouvé sa source. Il peut reprendre son vol…
Le petit prince, c’est l’auteur, l’aviateur, nous-mêmes… Notre part invisible.


Les personnages


J’ai choisi pour interpréter le petit prince, un acteur noir.
Un petit prince noir pour bousculer nos apriori sur l’oeuvre. Un petit prince noir pour redonner une neutralité à la couleur de la personne. L’aviateur blanc et le petit prince noir cohabitent et au delà des apparences sont la même personne. Blanc, noir ou jaune, l’être intérieur n’a pas de couleur.


Les planètes : le roi, le vaniteux, le buveur, le businessman, l’allumeur de réverbère, le géographe, seront interprétés par l’aviateur. Ils représentent ses différents travers : l’égocentrisme, le despotisme, la vanité, l’aveuglement, la possession, l’orgueil, la soumission, le matérialisme…
Le serpent, l’écho, le renard, seront interprétés aussi par l’aviateur. Ils représentent ses guides, ses facettes invisibles. La Rose est interprétée par la plasticienne.


Un espace symbolique et non réaliste.


Au centre du plateau, un tas de sable, un écran ovale support de la projection des images de sable.
L’écran ovale deviendra aussi la grosse tête de l’aviateur roi et des autres facettes. Chaque tête sera modifiée, transformée, transfigurée par des traitements vidéo.
L’aviateur étant narrateur, il est aussi le créateur de l’espace scénique. Au fil de l’histoire, l’aviateur transforme un tas de sable en une spirale, puis en un disque…
Un espace éphémère. Un espace à construire. Un homme à reconstruire. La spirale, symbole de l’infini, relie le monde intérieur au monde extérieur, le visible à l’invisible.


Le dessin


L’aviateur a abandonné sa “magnifique“ carrière de peintre à l’âge de six ans. Les grandes personnes n’ont pas saisi son premier dessin. Le dessin est la source de la crise. C’est l’origine même du Petit Prince.
Le petit prince : Dessine-moi un mouton !


Le dessin de sable.
Antoine de Saint-Exupéry a lié son texte et ses dessins. Je reste fidèle à son désir pictural non pas pour reproduire, mais pour créer une forme nouvelle.


Le dessin de sable en direct est une technique originale et spectaculaire, il se fait sur un établi de verre : une table lumineuse et une caméra placée au-dessus du plasticien qui filme l'évolution des dessins. On dépose du sable fin sur l'établi, que l'on peut ensuite déplacer en dessinant avec ses doigts. La matière fluide et capricieuse semble susciter ellemême les transformations qu’on lui applique. De l'abstraction naît la figuration, les dessins se suivent et se fondent, c'est l’animation de poudre : l'art de l'éphémère (création/destruction simultanée de l'oeuvre) et de la suggestion.


L'animation de poudres convie le spectateur à une dépaysante plongée dans un environnement minéral. Un retour à un monde originel (dessins de sable de l'archipel des Vanuatu, peintures de sable rituelles pour la guérison des Navajo...) qui aurait assimilé toute l'histoire de l'humanité. Le sable est une matière qui nous ramène à l’essence de l’être.


Les dessins de sable pour créer un monde imaginaire.
Un monde sensible et poétique.
Un monde où le temps de faire un dessin compte autant que le dessin lui-même. Un dessin se fabrique, se transforme, se métamorphose, s’efface…
La plasticienne de sable intervient en direct. Elle accompagne le récit : elle est le lien à l’autre.


Dans notre période de crise, ce texte nous ramène aux fondamentaux de l’homme et de son salut.

Stella Serfaty

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