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La Vie va où ?...


: Note d’intention

La création naît du chaos. Pour moi ce fut du KO !
Cancer quand on nous l’annonce, on ne peut pas s’empêcher de l’épeler m.o.r.t. . Mais quel levier de Vie aussi. Au théâtre de Belfort, j’avais quatorze ans, j’ai entendu une phrase dans un spectacle consacré à Maïakovski qui m’a bouleversée, qui a déterminé mon existence : « si je ne suis moi, qui d’autre le sera » ? Ma vie est une quête que je mène comme une enquête, parce que trouver son sens et se trouver est le moteur de ma vie. Et je ne suis pas prête de lâcher l’affaire. Quand je dis ça, là je vous parle pratique ; la vie est une pratique, pas une théorie ; je reviens de ce voyage. Un voyage extraordinaire.


J’ai écrit parce que si l’on prend soin d’eux, les mots nous soignent.
Et quand les mots ne suffisaient pas, je prenais l’accordéon et comme un poumon, il remettait l’air en mouvement et venait me redonner de la voix. Il transmettait ce que le silence portait. Il est évidemment présent dans le solo. Il a un petit air de joie.
J’ai écrit parce que, de toute façon, j’étais déjà en train d’écrire un solo, qui fut interrompu par cette maladie. Solo sur le temps - mon obsession, je ne suis pas du pays où l’on fabrique les horloges comtoises pour rien- sur vieillir et son sens. Là aussi il doit bien y avoir un sens, vu la perfection des scénarios de la nature, jusqu’à des crottes de fourmis sur les troncs de certains arbres, qui, si elles sont mangées par tel oiseau, vont fertiliser une plante… qui nous soignera !
Guérir et soigner sont deux choses différentes. Je crois que la médecine ne peut s’occuper que de nous soigner c’est-à-dire prendre soin de nous. Guérir c’est une autre histoire, peut-être juste entre le malade et lui-même, le malade et la vie. Ça peut détendre les médecins ça !
J’ai écrit parce que j’ai des amis (la preuve, on rigolait bien, aussi.), beaucoup - c’est mon mode de vie- qui m’ont portée. J’ai pu regarder vers la lumière plutôt que vers le bas, ils m’ont permis de rester artiste. Grande responsabilité, artiste. Son rôle, son travail est de toujours avoir le feu en soi, la force qui permet de voir les évènements, drames, joies, questionnements de la vie en gardant une distance, une lucidité pour les rendre digestes. Comme le boulanger travaille la farine, l’eau, et transforme par le feu la matière en pain pour nourrir nos corps, l’artiste doit pétrir le quotidien pour nourrir les âmes ; en créant des objets depuis la vie ou sa vie.
Le spectacle est une parole écrite au présent, selon les découvertes que j’ai faites chaque jour. Si je ne peux pas enlever la souffrance du monde, je peux au moins éviter d’en rajouter.
Puis le « je » est devenu « jeu ».
Et j’aime partager autant que je le peux avec le public un goût immodéré pour la vie. La vie va où ?... est un hymne à la vie.

Michèle Guigon

mai 2010

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