theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « L'Empreinte du vertige »

L'Empreinte du vertige

+ d'infos sur le texte de Angèle Baux
mise en scène Clément Goethals

: Note de l'auteur

J’ai écrit L’empreinte du vertige parce qu’un jour ma propre histoire a rencontré celle d’un million de femmes.Victime d’une pathologie méconnue du grand public et d’un acte pédophile, j’ai passé mon adolescence dans le silence et le combat pour trouver la paix et la joie. Au cours de ces années, ma langue s’est déliée et mes oreilles se sont ouvertes. Découvrir l’immense banalité de mon histoire, le nombre considérable de sœurs de chagrin me mit la plus grande claque de ma vie.
Le vaginisme dont j’étais atteinte n’était pas un mal extraordinaire dont j’avais hérité par je ne sais quel hasard morbide. Non, le vaginisme était partout, plus ou moins violent, plus ou moins caché, plus ou moins connu. Je prenais conscience de l’immense tabou que constitue la découverte sexuelle et le développement d’une intimité.


Comment est-ce possible de vivre dans une société de l’ultra communication et que certaines femmes ne connaissent même pas le nom du mal dont elles sont atteintes? Comment est-ce possible qu’en 2018, tant de femmes soient encore muselées, muselant par ricochet les hommes ou les femmes qui les accompagnent, les aiment, les admirent, les soutiennent, les fuient?


Dès lors, de quoi héritons-nous? Que désirons-nous transmettre?


Ainsi est née Elisa, héroïne de l’empreinte du vertige, avatar de ma vie, messagère de ma révolte, dénonciatrice du scandale. Il fallait donner corps à cette voix et la faire résonner dans les oreilles de ceux qui ne savent pas, ceux qui ont peur, ceux qui se taisent et de tout un chacun.
Parler du vaginisme n’est qu’un prétexte.
Parler de sexe n’est qu’un prétexte.
Parler de sexualité est compliqué, d’autant plus lorsqu’il s’agit de sa découverte.
Parce qu’il existe une multitude de tabous à ce sujet nous rendant honteux sous la pression de la performance, de la perfection, de la soi-disante liberté sexuelle.
Parce que dans l’adversité de ces tabous, la dépression ne rôde souvent pas loin.
Parce que la résilience est possible.
Parce que les chiens peuvent faire des chats.
Parce que la fatalité n’existe pas sauf dans notre mortalité.

Angèle Baux Godard

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.

Loading…
Loading the web debug toolbar…
Attempt #