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Je crois en un seul dieu

mise en scène Arnaud Meunier

: Sur l'espace

par Nicole Marie

Aborder un texte de Stefano Massini, c’est toujours un peu remonter le chemin de son écriture et tenter de trouver toutes les voix, tous les corps et tous les espaces qui s’y confondent, qui y résonnent, formant un entrelacement continu entre réalité et ction. La complexité de ce texte réside dans les voix multiples (celles de trois femmes) portées par une seule comédienne, incarnant ces trois parcours et entités contradictoires et complémentaires fusionnant toutes vers un destin commun. J’ai pris le parti de travailler à un espace qui agit à son tour comme une enveloppe englobant l’actrice et ces trois identités - ces trois identités qui témoignent de la complexité de la situation israélo-palestinienne. Il fallait aussi une grande proximité a n que puisse se lire l’humanité de chacune de ces entités, que toutes les nuances de chacune de ces femmes nous parviennent au-delà des mots, par la voix, par le corps. Une boîte donc, envisagée comme un cocon, un espace d’une grande douceur dans lequel les mots nous sont projetés, dans lequel nous projetons à notre tour chaque situation traversée par les trois femmes. Une scénographie qui permet de redonner au spectateur toute sa puissance de lecteur, c’est-à-dire qui laisse la place à son imaginaire. La caisse de résonance agit non seulement pour les quatres femmes (les trois personnages et l’actrice) mais également pour chacun des spectateurs.


En même temps je voulais inscrire dans ce cocon toutes les visions de lieux que j’avais eues lors de mes premières lectures du texte : réunir dans un même espace une chambre, un blockhaus, une salle d’interrogatoire, un lieu de culte, une maison cube, un sous-sol, une salle d’attente, une chambre sourde, de l’horizon, de la poussière, de la brûlure, de l’explosion ; et que tous ces espaces fassent corps avec la parole de Massini sans que jamais un seul ne prenne le dessus sur les autres.
Trouver l’abstraction la plus concrète dans laquelle se dessineraient des paysages mentaux, nos paysages créés par la langue massinienne. Chercher la polymorphie la plus grande.


Je voulais qu’on puisse retrouver un rapport empirique à la fabrication du langage, créer un espace d’écoute et de projection : créer une boîte qui agit comme un ampli cateur, à l’image de la caisse de résonance d’un instrument de musique, nous permettant d’entrer entièrement dans l’intimité du récit. . Nicolas Marie (Janvier 2017)

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