: L'interprétation.
par David Lescot
J'ai demandé à trois comédiennes de tenir les rôles des trois personnages de J'ai trop peur.
Il a été décidé dès le départ que les trois comédiennes interpréteraient alternativement
chacun des trois rôles, ce qui nous donne, au terme d'un savant calcul de niveau sixième,
un total de six distributions possibles.
Pas question de s'imiter les unes les autres, mais plutôt de confier à chacun des
personnages une nature singulière, née de l'actrice : le Moi d'Elise Marie est plus
tourmenté et maladif que celui de Lynn Thibault, qui est plus révolté contre son sort que
celui de Suzanne Aubert, dont le Francis est moins flegmatique et plus nerveux que celui
de Lynn Thibault, mais moins frénétique que celui d'Elise Marie, mais tout aussi ridicule,
etc.
Les rôles masculins sont donc tenus par des actrices. C'est un choix que j'avais déjà
opéré pour Les Jeunes, une pièce consacrée aux adolescents rockers, créée en 2012. Cela
produit un très léger effet de distance, nécessaire selon moi pour aborder la
représentation de l'enfance sans tomber dans l'enfantillage ou l'infantilisation.
Pas besoin d'imiter les enfants pour jouer les enfants pour jouer des enfants. Car les
enfants s'imitent très peu eux-mêmes. En général, leur souci c'est même de faire
admettre aux adultes qu'ils sont bien plus adultes que les adultes.
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.