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: La genèse : Théâtre et cinéma

par Julie Deliquet

C’est avec mes derniers projets, Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman, Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin et Violetta, film que j’ai réalisé avec l’Opéra de Paris, que j’ai réellement assumé le titre de « metteure en scène ». Ayant débuté la mise en scène par la réalisation filmique et ayant choisi de travailler au théâtre en collectif pour mon amour des acteurs, ces trois dernières créa- tions ont pleinement réuni les deux.


Le choc du vivant, la puissance du réel, l’art du direct et la fasci- nation de l’éphémère m’ont fait choisir une vie de théâtre plutôt qu’une vie de cinéma. À travers le théâtre d’Ariane Mnouchkine et au travers de sa troupe du Soleil, celui de Frank Castorf et ses acteurs allemands, j’ai compris que ce qui nous relie tous au même instant, c’est la Vie.


Mon travail consiste à représenter la vie sur scène pour l’amour de la vie et non pas faire de l’art pour l’amour de l’art. Le spectateur assiste à une reconstitution de la vie en direct afin d’observer pleinement l’humain et donc pleinement le monde.


Si j’ai le désir aujourd’hui après Fanny et Alexandre et Un conte de Noël de m’emparer une nouvelle fois de dialogues non théâtraux, ça ne veut pas dire que demain je ne monterai pas Molière. J’ai tout d’abord monté les auteurs de théâtre, puis je m’en suis émancipée avec l’écriture de plateau et aujourd’hui j’y reviens avec des artistes qui multiplient leurs supports d’écriture. Je ne suis pas la seule à adapter du cinéma sur nos planches, nous pourrions même dire que c’est une mode, mais je pense que les modes sont saines parce qu’elles manifestent que les styles sont inscrits dans un mouvement qui régénère la créativité.


C’est Claire Stavaux, éditrice de L’Arche qui m’a parlé pour la première fois de cette œuvre de Fassbinder puis Laurent Muhleisen, que je connais bien pour avoir collaboré avec lui à la Comédie- Française, qui vient de terminer de la traduire. Aujourd’hui c’est l’envie d’une maison d’édition théâtrale de la publier. Quand on s’autorise à examiner les dialogues, on se rend compte avec évidence que c’est une écriture pensée pour l’oralité et qu’il est logique qu’elle fasse des ponts avec le théâtre. Depuis que le cinéma existe, ces deux arts se sont développés conjointement et c’est d’autant plus vrai pour des artistes qui se sont construits avec l’alternance des deux comme Ingmar Bergman et Rainer Werner Fassbinder.

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