1890 : Jules-Etienne Scornet, fils de paysans, naît sous une mauvaise étoile (mère morte en couches, père peu aimant, éducation confiée à un homme d'Eglise hypocrite et pervers).

Élevé sans tendresse, il ne trouve d’apaisement que lorsqu’il se marie. Mais nous sommes à l’été 1914 et Jules-Etienne est mobilisé. Heureux d’aller se battre pour la France, il est persuadé, comme bien d’autres, que la victoire n’est qu’une question de jours... Au front, il découvre une toute autre réalité : terré au milieu des tranchés froides et incertaines, embarqué dans une camaraderie de circonstances, il est horrifié devant le sordide spectacle des obus qui explosent et mutilent des vies. Confrontés à cette extrême brutalité, lui et ses camarades sont peu à peu dépossédés de leur existence et de leur humanité. Verdun, la Somme, Verdun à nouveau : Jules-Etienne voit sa vie se désagréger lentement, au rythme des batailles...

Troisième collaboration entre Marc Dugowson et le metteur en scène Paul
Golub, Dans le vif nous fait partager le destin tragique d’un jeune soldat de
la Grande Guerre. Un conflit mondial qui inaugure la barbarie du XXème siècle,
une préfiguration grandeur nature de ce qui allait suivre...

En s'approchant au plus près de “l’intimité” de Jules-Etienne Scornet et de
ses camarades, dépassés par la violence et l’absurdité de cette guerre
d’usure, la mise en scène de Paul Golub donne à voir un spectacle d’une
authenticité et d’une force rares. A quelques jours de la commémoration de
l'armistice du 11 novembre 1918 et alors que le dernier “Poilu” (Australien)
s’est éteint cette année, il n'est sans doute pas inutile de rappeler que ce
conflit balaya des millions d'êtres, militaires ou civils. Des hommes qui furent les
jouets d’un cataclysme sans précédent dans l’histoire humaine et les
cobayes de la première guerre “industrielle”...