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Comment Virginie D. a sauvé ma vie

+ d'infos sur l'adaptation de Corinne Merle ,
mise en scène François Jenny

: Présentation

Une petite fille, une mère, une grand-mère, une femme libre, racontent avec humour et rage son histoire avec les hommes. Des moments de vie portés par des personnages féminins qui ont subi le viol, le harcèlement de rue, la surcharge mentale.


Note d'intention


Évidemment je vais être personnelle, même si j’imagine bien que vous m’attendez à ce tournant ; celui de la note d’intention.


Écrire, c'est souhaiter gagner sur la honte, cela demande au préalable de la comprendre. C’est ce projet que j’ai sur le bout des doigts, c’est cette parole que je souhaite faire sortir de ma gorge, c’est la voix des femmes qui m’habitent que je veux faire entendre.


Comme moi, mon écriture est physique, elle se laisse avec plaisir taquiner par mon inconscient tellement dyslexique que le rire surgit quand la noirceur pointe. Et la noirceur pointe quand le rire surgit. Par cette plongée dans mes couches féminines (la femme de la belle cinquantaine, la jeune mère, la petite fille ou encore la femme très âgée) je tente d’aller au plus proche de la racine du mal. Tout d’abord pour comprendre comment le viol, puisqu’il s’agit de viols, a fait basculer ma vie. Et peut-être pouvoir saisir comment le viol a construit tous les moments de ma vie, comment il a déterminé mes échecs, mes choix amoureux désastreux.


Il ne s’agit à aucun moment d’écrire un spectacle qui serait un énorme « balance ton porc ». Saisir le non-dit et les traumatismes qu’il provoque jusque dans la chair des femmes demande subtilité et délicatesse.


La lecture du King Kong théorie de Virginie Despentes, il y a près de dix ans maintenant, m’a réellement sauvé la vie. J’espère que l’écriture de ce texte (puis ses représentations puisque j’écris bien pour la scène) fera que des femmes entendent leur voix, qu’elles se rapprochent et osent prendre les chemins de leur liberté. J’écris aussi dans l’espoir de sauver de la violence les jeunes hommes, pour bouleverser les plus âgés quant à la vie qu’ils mènent parfois à leur compagne, à leurs sœurs, leurs amies, leurs filles.


L’écriture de ce spectacle prend en compte l’engagement physique de la comédienne. On dit couramment qu’un texte prend corps. Avec ce texte, je prends au corps la violence faite aux femmes en y engageant pleinement le mien.


"Moi je voulais écrire un spectacle qui envoie tout péter, Qui enterre et déterre aussi. Histoire de famille, faille contre faille, Un spectacle qui bataille dure contre le silence ratiboise tout sur son passage, Crache les secrets, Sors les rêves de leur duvet qui sentent le rance. Et pourquoi pas aussi un spectacle facile, avec le rire qui rapporte.


Je suis une femme fragile, aux chevilles d’argile. Je suis une femme qui peut vous les briser aussi."


Corinne Merle




Note de mise en scène


Le théâtre est plus qu'un divertissement, c'est un miroir sans mensonges.


Quand Corinne Merle m'a demandé de travailler avec elle pour ce spectacle, j'ai tout de suite été frappé par la pertinence, la violence et la vivacité des textes qu'elle a choisis.


Nous avons beaucoup ri en travaillant. Et nous avons décidé de partager les rires et les émotions dans ce spectacle qui aborde les violences faites aux femmes et l'urgence de reconnaître que l'équité entre les sexes est un droit de l'homme, pardon, un droit des femmes et des hommes.


Féministe n'est pas une maladie. C'est une évidence, même pour l'homme que je suis.


__François Jenny __

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