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Bullet Park

mise en scène Rodolphe Dana

: Présentation

Paradis perdu, banlieue, maison

Le premier texte d’un écrivain n’est pas toujours le plus intéressant et ne synthétise pas toujours les thèmes de l’oeuvre à venir. Celui de Cheever : Expelled (Renvoyé) échappe à cette règle. Cette nouvelle de 1930 est autobiographique, elle raconte le renvoi d’un élève de son école pour cause de mauvais résultats. Cette expulsion constitue le motif central de la nouvelle et dessine en creux l’amertume de l’auteur confronté à une Amérique déchue, dont les pratiques se sont éloignées des idéaux originels. Ce que la nouvelle révèle, ce n’est pas seulement l’expulsion de l’élève, mais l’éviction de toute l’Amérique d’un paradis avant la chute. Ce motif originel du paradis perdu parcourt l’ensemble de l’oeuvre de Cheever, et l’on peut voir dans cette nouvelle au titre emblématique la matrice des écrits à venir.


Il est un autre espace que Cheever, structuré comme il l’est par la figure du bannissement, investit avec évidence : l’espace de la banlieue. Il présente cette espace marginal, determiné par un flottement, une indétermination fondamentale : « La banlieue, cadre d’un grand nombre de mes nouvelles, reflète l’agitation, le déracinement propres à la vie moderne. C’est un mode de vie qu’il a fallu improviser. Il n’y avait de traditions de la banlieue. Les gens ont dû apprendre à vivre ensemble et à fonder une nouvelle société. » John Cheever.


Cheever souligne que la sédentarisation, lié au mariage, constitue une étape majeure dans le passage du chaos à l’ordre, dans l’établissement de ces liens et de ces frontières qui permettent à l’individu d’échapper à la terreur de la solitude. La maison, ultime avatar de cette sédentarisation, tient une place centrale dans les romans et les nouvelles de Cheever. Sans doute que la thématique conjugal omniprésente dans son oeuvre y est pour beaucoup. Les rapports homme-femme sont pour lui une source inépuisable d’interrogations. Attractive ou répulsive, la maison symbolise un mode vie, une identité forte des individus qui y vivent. C’est souvent là que se nouent ou se dénouent les drames les plus secrets, les plus intimes.

Collectif Les Possédés

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