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Photo de Ingmar Bergman

Ingmar Bergman

Suède – 1918 - 2007

Présentation

Ingmar Bergman est né à Uppsala (Suède) en 1918, fils d’un pasteur luthérien rigide – qui deviendra bientôt le pasteur d’une importante paroisse de Stockholm – et d’une mère dominatrice. Il a un frère et une soeur. Enfant maladif, à l’imagination débordante, il tente très tôt d’échapper au carcan familial.

« Je crois être celui qui s’en est le mieux tiré, avec le moins de dégâts, en me faisant menteur. Je me suis créé un personnage qui avait fort peu à voir avec mon véritable moi. Comme je n’ai pas su séparer ma création et ma personne, les dommages qui en découlèrent eurent longtemps des conséquences à la fois sur ma vie d’adulte et sur ma créativité. Il m’arrive parfois d’être obligé de me consoler en me disant que celui qui a vécu dans le mensonge aime la vérité. » Ingmar Bergman

Au cours des années 1937-1940, il se consacre alors au théâtre universitaire et est engagé par la Svensk Filmindustri pour remanier des scénarios. Il écrit son premier scénario, Tourments, qui est tourné en 1944 par Alf Sjöberg et réalise lui-même son premier film Crise en 1945. Directeur du Théâtre municipal de Helsingborg (1944-1945), puis metteur en scène aux théâtres de Göteberg (1946-1949), de Malmö (1953-1960) et finalement au Théâtre Dramatique de Stockholm, il devient entre 1963 et 1966 le directeur de cette scène nationale, l’équivalent, en Suède, de la Comédie Française en France.

Tout en travaillant au théâtre, il tourne ses films – de préférence en été – et ce seront, entre autres : Monika (1952), Sourires d’une nuit d’été (1955) – qui remporte le prix spécial du jury à Cannes en 1956 –, Les Fraises sauvages et Le Septième Sceau (1957), À travers le miroir (1961), Le Silence (1962), Cris et Chuchotements (1971), une série impressionnante de films portant son empreinte personnelle. Son premier grand feuilleton pour la télévision, Scènes de la vie conjugale (1972) fascine la Suède entière ; une version cinématographique est faite en 1974 en même temps qu’Ingmar Bergman tourne pour la télévision l’opéra de Mozart La Flûte enchantée, suivi de Face à face (1975).

Les vingt films actuellement réalisés sont, tous, semble-t-il, vingt chapitres d’un journal intime où un homme qui a choisi de s’exprimer par le cinéma, nous livre ses considérations sur la vie, la mort, la jeunesse, l’âge mûr, la vieillesse, la femme, l’amour, le couple, le mariage, ainsi que sur certains problèmes spirituels qui le préoccupent, et qui a pris, de ce fait, une attitude interrogative en face du monde où il vit. Que ces préoccupations soient transmises par le truchement d’un style où le souci d’esthétique compte moins que la signification de l’éthique, c’est justement ce qui fait l’intérêt actuel de l’oeuvre de Bergman.
Après vingt films,un auteur est,en général,classé.Avec Ingmar Bergman, ce classement (toujours destiné à la postérité) est impossible. Comment classer un homme qui dit lui-même : Je ne suis pas celui que l’on croit que je suis. Je ne suis pas non plus celui que je crois être, et qui n’est bien, en fait, malgré ses plongées dans certaines profondeurs métaphysiques, que, le cinéaste de l’instant.(1)

À la suite d’un litige avec le fisc, inutilement monté en épingle par les autorités, Ingmar Bergman quitte temporairement la Suède et s’installe à Munich où il tourne L’oeuf du serpent (1976) puis De la vie des marionnettes (1979-1980) mais c’est en Norvège qu’il tourne Sonates d’automne (1977). De retour en Suède, il y tourne Fanny et Alexandre (1981-1982) qui sera, annonce-t-il, sa dernière création pour le grand écran. Il tournera cependant quelques oeuvres pour la télévision dont Après la répétition (1983) et un tout petit film consacré aux photos de sa mère, Le Visage de Karin (1986). Il continue ses mises en scène au théâtre.

En 1950, Bergman déclara : « Le théâtre, c’est l’épouse fidèle. Le cinéma, c’est la grande aventure, la maîtresse exigeante et coûteuse. On adore l’une et l’autre, d’une manière différente, bien sûr. » Vingt ans après en 1971, il désavouait allègrement cette formule : « Oubliez tout ça, je suis devenu bigame. »

Il publie en 1987 un essai biographique Laterna Magica, suivi en 1990 par une analyse de ses films Images. Il écrit enfin le roman-scénario Les Meilleures Intentions, consacré à l’histoire de ses parents ; ce n’est pas lui qui tourne ce feuilleton de télévision, mais le metteur en scène danois Bille August qui remportera, avec le film qui en est tiré, la Palme d’or au festival de Cannes 1992.

Ingmar Bergman s’est éteint le 20 juillet 2007 sur l’île de Faro.

(1). Jacques Silier, Ingmar Bergman, Editions Universitaires, collection Classiques du Cinéma, Paris, 1960.

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